Deux Jubilés pour Ste Thérèse de Lisieux

Le 1er octobre, nous fêtons sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, autrement appelée sainte Thérèse de Lisieux. Cette année, sa fête nous offre l’occasion de faire mémoire d’un double jubilé : les 150 ans de sa naissance (2 janvier 1873) et les 100 ans de sa béatification (19 mars 1923). Le calendrier nous offre l’occasion de fêter ces deux anniversaires. Mais n’est-ce pas aussi un beau cadeau de la Providence pour fêter ensemble la vie et la sainteté?

Dès sa tendre enfance, Thérèse Martin est convaincue que nous sommes faits pour aller au Ciel. Dotée d’un caractère que nous pourrions qualifier d’«entier», elle va saisir cette vérité et en faire comme un fil conducteur pour toute sa vie avec l’intime conviction qu’au Ciel nous restons bien actifs : « je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre ».

Quand Pie XI la béatifie le 19 mars 1923, Il confirme que la grâce baptismale a dominé dans la vie de Thérèse. En effet, béatifier quelqu’un c’est permettre au peuple de Dieu localement (la canonisation permet de le faire universellement) de célébrer l’œuvre de Dieu dans la vie d’un baptisé, de s’appuyer sur la prière d’un frère ou d’une sœur parvenu(e) auprès de Dieu parce qu’il a vécu son baptême … à fond ! Alors ! Jubilons avec Sainte Thérèse et demandons lui qu’elle nous aide à vivre notre baptême.

La « Petite Sainte » l’a vécu en famille. Famille marquée par les joies d’un foyer aimant ses nombreux enfants et les peines, notamment celles de la mort de quatre enfant et de la maman quand Thérèse n’avait que 4 ans. Une vie de famille rythmée par le travail des parents, l’éducation des enfants, les joies simple d’être ensemble, la prière, …

Ensuite, la « plus grande Sainte des temps moderne » a vécu son baptême dans l’ordinaire de la vie du Carmel. Sa relation vivante avec le Seigneur jaillit des sacrements (Eucharistie et confessions), de sa lecture de la Parole de Dieu, de long moment de cœur à cœur avec Lui. Elle saisit que « Dieu n’est qu’amour et miséricorde ».

Sainte Thérèse, docteur de l’Eglise, nous aide à avancer sur le chemin de la prière. Elle a emprunté une « petite voie de confiance et d’amour » nous aidant à comprendre que ce qui importe pour le Bon Dieu c’est aujourd’hui  !

Quelques extraits de ses écrits :

* Un savant a dit : «Donnez-moi un levier, un point d’appui, et je soulèverai le monde.» Ce qu’Archimède n’a pu obtenir, parce que sa demande ne s’adressait point à Dieu et qu’elle n’était faite qu’au point de vue matériel, les Saints l’ont obtenu dans toute sa plénitude. Le Tout-Puissant leur a donné pour point d’appui : lui-même et lui seul ; pour levier : L’oraison, qui embrase d’un feu d’amour, et c’est ainsi qu’ils ont soulevé le monde ; c’est ainsi que les Saints encore militants le soulèvent et que, jusqu’à la fin du monde, les Saints à venir le soulèveront aussi. (Manuscrit C – 36 r°)

* Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate l’âme et munit à Jésus. (Manuscrit C – 25 rv°)

* Je suis convaincue de l’inutilité des remèdes pour me guérir ; mais je me suis arrangée avec le bon Dieu, afin qu’il en fasse profiter de pauvres missionnaires malades, qui n’ont ni le temps, ni les moyens de se soigner. Je lui demande de les guérir en place de moi par les médicaments et le repos qu’on m’oblige à prendre. (Derniers Entretiens, Carnet Jaune, du 21 au 26 mai, 5°)

Ce dernier extrait donne quelques  lumières sur la puissance de la prière telle que la vit sainte Thérèse mais donne aussi de précieuses lumières sur l’acte de foi qu’il faut poser en priant. Nous trouvons aussi son soucis d’aider les missionnaires depuis son Carmel normand. Mystérieusement nous sommes unis les uns aux autres et notre prière, comme un cadeau qui une fois donné ne nous appartient plus, adressée au Bon Dieu fera son œuvre selon sa volonté.

Que sainte Thérèse nous obtienne par son intercession la même simplicité filiale qu’elle avait avec le Seigneur. Prenons sa main pour avancer avec elle sur le chemin de la sainteté à la suite du Christ qui, par amour pour nous, « s’est fait si petit ».