Le père Louis-Pasteur Faye nous raconte l’assemblée diocésaine

Et 1, et 2, et 3 ! Pour la 3e année consécutive notre diocèse a eu la joie de vivre une assemblée diocésaine. C’était le samedi 13 avril 2024, à la maison diocésaine, sise rue Saint-Fuscien. Nous étions environ 140 : prêtres, diacres, religieux (ses), responsables de services diocésains, membre des différents conseils (épiscopal, presbytéral, aux affaires économiques, etc..) et des ECP, aînés et jeunes, dans une mixité et intergénération qui forçaient l’admiration.

Oh, que c’était beau de voir la maison diocésaine devenir un point de ralliement dès la veille, avec, convergeant vers elle, quelques organisateurs et logisticiens mais, plus encore, prise d’assaut aux premières heures de la matinée du samedi, par les participants qui venaient des quatre coins du diocèse. A la faveur d’un temps magnifiquement ensoleillé, un accueil café, dehors, devant la maison des Sœurs, des salamalecs et des échanges conviviaux donnaient déjà le la de cette journée !

Une entrée en musique !

Un temps de louange, de chants et d’invocation à l’Esprit saint, animé par un groupe de musiciens du diocèse, monté pour la circonstance, servira de plat d’entrée au menu de cette riche rencontre spirituelle, ecclésiale, pastorale, fraternelle et missionnaire.

Un nouveau projet diocésain !

Le sujet qui nous réunissait était missionnaire. Depuis plus d’un an, le diocèse travaille, en effet, un projet intitulé « Eglise et Territoire ». Il s’agit de voir comment, compte tenu de la réalité actuelle et de l’urgence de la mission, continuer d’annoncer l’Evangile dans la terre de Somme, une « terre que Dieu cultive » et dans laquelle il nous emploie, comme des ouvriers, pour y travailler. Cette terre, ce terrain, ce grand champ, la réflexion sur le projet a retenu qu’il sera désormais réparti en 6 champs missionnaires. « Le terme champ évoque l’effort de travail mais aussi la fécondité qui ne demande qu’à se révéler. Il s’agissait de redécouvrir les ressources et les merveilles de notre diocèse pour une terre de Somme qui a besoin de l’Evangile ! », préciseront les présentateurs.

Aussi, après une présentation, par notre évêque, du projet, dans sa phase aboutie, joignant l’utile à l’agréable, dans un parcours ludique et de redécouverte, à travers les méandres et dédales du cloître mais aussi des couloirs 1er étage de la maison diocésaine, les participants ont été invités à exhumer les ressources et les richesses, les « Atouts et Merveilles de notre diocèse », à travers 17 thèmes.

Ainsi, furent tour à tour remontées des eaux de l’oubli les nombreux saintes et saints picards, les spécialités culinaires et les produits agricoles. De même, les ressources intellectuelles et artistiques, les grandes dates et les grands événements qui ont marqué l’histoire de notre diocèse furent aussi mis en lumière. Les grands bâtisseurs de cathédrales et de monuments, les merveilles que la nature nous offre au-delà du fleuve (la Somme) qui donne son nom au département, les grands hommes et les grandes dames qui font notre fierté, ont été revisités. Ne seront pas passés sous silence non plus les batailles qui, depuis des siècles, se sont déroulées sur notre territoire, les fragilités et vulnérabilités jamais oubliées et toujours prises en charge à travers l’histoire, les solidarités à travers les associations ou structures chrétiennes ou non qui accompagnent les plus pauvres, le monde associatif, culturel et sportif, l’accompagnement de la jeunesse et de l’enfance. Enfin, l’évocation des communautés religieuses, contemplatives et apostoliques masculines et féminines, des merveilles bien cachées ou connues de notre belle et touristique région, les coutumes ancestrales, les jeux et fêtes picards, l’industrie acheuléenne clôtureront le riche palmarès.

Une après-midi de réflexion sous le soleil !

On pouvait ensuite marquer une pause pour le déjeuner, dans les jardins intérieurs de la maison diocésaine, précédé d’un apéritif. Là aussi, grand moment d’Eglise : convivialité, fraternité, témoignages et mission étaient au rendez-vous.

L’après-midi débutera avec un temps de chants et de louange qui a préparé les cœurs à accueillir l’enseignement de notre évêque sur la notion de mission et d’évangélisation, en lien avec la démarche kerygma, dans laquelle s’est engagée toute l’Eglise de France.

« Mission rime avec admiration et émerveillement » a dit l’évêque. Le mot mission vient de missus, c’est-à-dire envoyé. Il implique un mouvement, une dynamique. Dès lors, il faut se poser la question : qui t’envoie et pourquoi il t’envoie ? Dieu le Père a envoyé son Fils qui, à son tour, a envoyé l’Esprit-saint qui, à son tour est descendu sur les apôtres, qui ont été envoyés annoncer la Bonne Nouvelle. L’Eglise est sacrement (signe visible d’une réalité invisible) du salut, c’est-à-dire rayonnement de Jésus-Christ, à travers les sacrements, la Parole de Dieu et le témoignage. L’évangélisation va de pair avec la sainteté de vie. « Soyez saints car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis Saint » (Lév 11, 44). Cet appel universel à la sainteté doit se vivre dans la prière, la formation, le pèlerinage intérieur, antidotes et libérateurs de la peur qui nous paralyse. Il existe un lien entre l’évangélisation, la mission et l’incarnation : c’est ici et maintenant, que je suis appelé à évangéliser. Il s’agit pour nous d’évangéliser cette terre de Somme, cette terre blessée, hier, et peut-être aujourd’hui encore, cette terre où la croix reste plantée. Mais ces chemins de croix ne sont pas que des chemins d’appauvrissement. Ils sont appelés à être des chemins de résurrection et de nouvelle Pentecôte !

La fin de la journée, temps d’intériorisation et d’appropriation personnelle, avec la lecture méditative de ce que chacun retient et de ce avec quoi il repart, fut un cadeau. Heureux étions-nous de repartir vers nos terres, sur le terrain des 6 champs missionnaires, pour semer la graine et vivre dans la certitude qu’elle germera et portera du fruit. C’était là toute la symbolique des 6 bocaux, contenant de la terre, de la terre de Somme, dans lesquels un membre de chaque champ missionnaire était invité à venir semer du blé, et attendre, ensemble le temps de la germination, de la croissance et la moisson, déjà abondante !

Père Louis-Pasteur