Le pape François à Marseille

De façon habituelle, quand nous allons au stade, c’est pour voir une épreuve sportive, pour supporter son équipe favorite… mais ce samedi 23 septembre, il y avait quelque chose de différents au stade Vélodrome de Marseille. Nous n’étions pas là pour voir un match de la coupe de monde de rugby, ni pour voir l’OM jouer ! Nous étions là parce que le pape François venait célébrer la messe à l’occasion des Rencontres Méditerranéennes. En plus des Églises du pourtour de la Méditerranée, présentes toute la semaine à Marseille, c’est aussi toute l’Église de France, l’Église universelle qui était rassemblée.

Dans son homélie (que je vous invite à lire) sur l’évangile de la Visitation, le pape François médite sur le signe de la confiance en Dieu : tressaillir. Il dit : « Celui qui croit, qui prie, qui accueille le Seigneur tressaille dans l’Esprit, sent que quelque chose bouge à l’intérieur, il “danse” de joie. » (…) « L’expérience de foi provoque avant tout un tressaillement devant la vie. Tressaillir c’est être “touché à l’intérieur”, avoir un frémissement intérieur, sentir que quelque chose bouge dans notre cœur. » (…) « L’expérience de la foi, en plus d’un tressaillement devant la vie, provoque aussi un tressaillement devant le prochain. »

En ce jour de fête, comment ne pas tressaillir ? Oui, comment ne pas tressaillir quand la procession d’entrée arrive sur la pelouse du stade et que vous vous retrouvez au milieu de 60 000 personnes chantant l’Ave Maria de Lourdes ? Comment ne pas tressaillir devant la joie du peuple chrétien, dans sa diversité la plus totale, chantant sa joie ? Comment ne pas tressaillir quand 60 000 personnes prient en silence, chantent Magnificat ou répondent Louange à toi, Seigneur Jésus, dans cette enceinte vibrant habituellement aux chants et aux cris des supporters ?

Oui, en ce samedi 23 septembre, au cœur du stade Vélodrome de Marseille, il n’y en avait qu’un pour qui, toute une foule s’est déplacée : Jésus Christ ! Et cette foule a été encouragée, supportée par le pape François pour laisser sa foi tressaillir sous l’action de l’Esprit Saint !

Bien sûr, au cœur de cet évènement, le diocèse d’Amiens était bien présent dans ma prière. Dans l’action de grâce pour l’un de ces témoins qui a permis un tressaillement de foi, de vie et que nous fêtions le lendemain : Saint Firmin ! … mais aussi pour que d’autres tressaillements y aient encore lieu : « Aujourd’hui encore, notre vie, la vie de l’Église, la France, l’Europe ont besoin de cela : de la grâce d’un tressaillement, d’un nouveau tressaillement de foi, de charité et d’espérance. Nous avons besoin de retrouver passion et enthousiasme, de redécouvrir le goût de l’engagement pour la fraternité, d’oser encore le risque de l’amour dans les familles et envers les plus faibles, et de retrouver dans l’Évangile une grâce qui transforme et rend belle la vie. » (Homélie du pape François)

Et puisqu’on ne va pas à Marseille sans prier la Bonne Mère : Notre Dame de la Garde, c’est avec les mots de Paul Claudel, cités par le pape, que je conclue :

« Je vois l’église ouverte. […] Je n’ai rien à offrir et rien à demander. Je viens seulement, Mère, pour vous regarder. Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela : Que je suis votre fils et que vous êtes là. […] Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes […] Parce que vous êtes là pour toujours, Simplement parce que vous êtes Marie, Simplement parce que vous existez, Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée ! »

(« La Vierge à midi », Poèmes de Guerre 1914-1916, Paris, 1922).

Père Yves DELÉPINE