L’histoire de l’église du Cœur Immaculé de Marie

Connaissez-vous l’histoire de l’église du Cœur Immaculé de Marie, plus communément appelé CIM? De 1932 à aujourd’hui, Aurélien André, archiviste du diocèse, nous donne toutes les étapes de sa construction.

C’est en 1932 que Mgr Charles-Albert Lecomte, alors évêque d’Amiens, écrivit une lettre aux fidèles de sa ville épiscopale, afin que fût érigée une chapelle de secours sur le territoire de la paroisse Saint-Acheul. On entendait par chapelle de secours, une chapelle annexe à l’église paroissiale, facilitant aux habitants des nouveaux quartiers, alors en pleine expansion, l’accès à un lieu de culte catholique. 840 familles, soit plus de 3 000 âmes, se trouvaient trop éloignées de l’église Saint-Acheul. Une première chapelle en bois, dédiée au Cœur Immaculé de Marie fut érigée cette même année, à l’initiative du chanoine Carletti, curé de Saint-Acheul, sur un terrain acheté par la paroisse. La rumeur publique l’appela « l’église en bois », ou « Notre-Dame-des-Loques ». En 1934 une souscription fut lancée pour financer la construction d’une nouvelle église, en dur cette fois, destinée à remplacer la modeste chapelle. Les plans de la nouvelle église furent dressés par les architectes amiénois Mallet et Carpentier (architectes du siège du journal Le Progrès de la Somme, rue de la République) en avril 1934.

Le projet prévoyait la construction de la nouvelle église en deux temps : d’abord une vaste crypte, éclairée naturellement, à usage de salles de catéchisme et de chapelle ; puis la construction de l’église proprement dite avec son clocher. Les travaux purent aussitôt commencer et la crypte fut achevée au bout de quelques mois et un autel en marbre rose des Pyrénées fut offert par un généreux donateur. En 1941, la nouvelle paroisse du Cœur Immaculé de Marie était canoniquement érigée par Mgr Martin. Ce n’est qu’après la guerre, en 1954, que les travaux de construction de l’église reprirent, sous l’impulsion de l’abbé Louis Guérin. Une nouvelle souscription, diocésaine cette fois, fut lancée et le 4 novembre 1956 la nouvelle église était consacrée par Mgr Stourm. Peu de temps après la crypte accueillit une salle de cinéma très fréquentée des habitants du quartier.

Monumentale construction, aux lignes rappelant l’art gothique, cette église est construite en briques et en béton. Composée d’un vaisseau unique coupé par un transept, elle se distingue par l’ampleur de ses volumes et par sa grande luminosité. La structure en béton armé permet l’ouverture de très grands arcs de forme ogivale, sans supports intermédiaires : ainsi le sanctuaire est visible de partout. Les grandes baies latérales, aux tons clairs, sont ornées de vitraux réalisés par le maître verrier amiénois Pierre Pasquier, sur des compositions de Gérard Ansart. Y sont représentées, entre autres, les scènes du Paradis terrestre, l’apparition du Christ ressuscité à sa Mère, la Pentecôte, la Dormition et l’Assomption de la Vierge. La façade principale, de forme triangulaire, se développe sobrement au haut d’un vaste emmarchement. Deux contreforts de béton encadrent le portail central surmonté d’une vaste baie rectangulaire. Le clocher, initialement prévu au-dessus de cette porte, fut finalement reporté hors œuvre, sur la droite ; seule sa partie basse fut réalisée sur la moitié de la hauteur prévue. La grande toiture se distingue par ses tuiles vert bronze très originales. C’est grâce à la grande générosité des Picards que ce nouveau sanctuaire dédié à la Vierge fut élevé dans les années 1950.

Notice transmise par Aurélien André
Responsable des archives historiques du diocèse