Le Mont d’Arguël va bientôt retrouver sa croix

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Le 24 octobre 2017, la croix de ce point culminant de la Somme tombait au cours d’une tempête. Deux associations et la commune se relaient pour en installer une nouvelle en mai.

Dès le lendemain de sa chute, en octobre 2017, « beaucoup de gens nous ont demandé quand nous allions la remettre en place », se souvient Gilles Soumillon, maire d’Arguël, au sujet de l’imposante croix supportant un Christ qui surplombait jusque-là sa petite commune de 29 habitants.

Un tout petit village construit au pied de la motte féodale, culminant aujourd’hui à 170 mètres de haut et offrant un joli panorama sur la vallée du Liger.

   

 

 

 

 

 

 

 

 

Au sommet de cette motte trônait donc, il y a encore un an et demi, « le repère visuel » du Liger. Il s’agissait là de la troisième croix implantée au sommet du mont, « la première ayant été mise vers 1860. Généralement, les croix durent entre 60 et 70 ans », note encore Gilles Soumillon.

Celle tombée lors d’un violent coup de vent le 24 octobre 2017 avait été montée en 1963. « Elle avait été taillée dans un arbre donné par une dame. Le Christ qu’elle supportait était en fonte, et pesait pas loin de 400 kg ! »

Vu la configuration des lieux, où seul l’homme peut passer, il a fallu descendre les imposants débris manuellement. Ce dont se sont chargés quelques bénévoles de l’association Liger Sport Nature, organisatrice du trail du Liger. Pierre Crété, vice-président de l’association, s’en souvient encore. « On n’était pas trop de dix, avec des cordes pour descendre le Christ ». Lequel avait volé en éclats pendant sa chute.

   

Remise pour le trail du Liger, le 9 juin

Aujourd’hui, les bénévoles de Liger Sport Nature s’apprêtent à faire le chemin inverse pour monter la nouvelle croix qui est en cours de fabrication dans le secteur.

Le bois dans lequel elle est faite vient de la commune de  Tronchoy, et c’est le sculpteur local, Gaël Pertrissard, qui la façonne. « Il a commencé sa réalisation en décembre et nous aimerions qu’il finisse début mai, afin de repositionner le monument au sommet du mont le 11 mai, date à laquelle les bénévoles sont disponibles », dévoile le maire.

Ce qui n’est pas pour déplaire à Pierre Crété, qui espère bien que la troisième édition du trail du Liger, prévu le 9 juin, offre aux concurrents qui en auront bien bavé avec le dénivelé cette « récompense visuelle… Arriver au sommet de la motte et voir ce panorama sur toute la vallée, avec la croix comme repère symbolique, c’est pas mal. »

Un Christ en sapin de Douglas

Avant cela, il faudra creuser le trou qui permettra de planter le monument dans le sol. « Pour l’instant, la croix fait huit mètres de haut, sachant que 1,50 à 2 mètres vont être enterrés dans les fondations. Nous ferons appel pour cela à une société qui viendra creuser l’équivalent de quatre mètres cubes. » Et une fois montée manuellement depuis la pâture du maire, une autre entreprise prendra le relais pour lever et stabiliser la croix grâce à des câbles.

Toujours est-il que le modèle 2019 de la réalisation devrait être beaucoup moins lourd que le précédent, puisque cette fois, le Christ ornant la croix sera taillé dans un sapin de Douglas, beaucoup plus léger.

Gilles Soumillon compte également sur la présence pour l’été, une fois le monument mis en place, des autorités religieuses, « pourquoi pas l’évêque », afin de le bénir.

Une croix qui aura donc mobilisé bien des forces vives des alentours, entre les Amis du Mont d’Arguël, l’association Liger Sport Nature et la commune d’Arguël.

« On fait cela par passion du secteur, répète Pierre Crété. Cette croix, c’est aussi un symbole d’enfance pour nous tous, qui habitons là depuis 30, 40 ans.» Début mai, il faudra que cette passion soit plus forte que l’épreuve physique qui s’annonce : grimper la pente abrupte de la motte féodale en portant à bout de bras une croix de 8 mètres de haut.

Les Amis du Mont d’Arguël à l’origine des dons

En janvier 2018, afin de rendre au mont sa croix, l’association des Amis du Mont d’Arguël (défendant le patrimoine et la culture) avait lancé un appel aux dons, afin d’en faciliter le financement. La question s’était posée de restaurer la croix tombée, mais il est vite apparu qu’il valait mieux en réaliser une nouvelle. Le coût estimé de l’opération s’élevait à 2000 euros. Les diverses actions de l’association (concerts…) ont permis de réunir 1300 euros selon le maire, « sachant qu’il y en a déjà pour 850 euros de bois, et qu’il faut ensuite payer la main d’œuvre. » Le reste à payer sera assuré par la commune.

Article de Delphine Richard, paru le 16 février 2019 dans le Courrier Picard.