« Ce n’est pas nous que nous prêchons, mais le Christ Jésus, Seigneur ; nous ne sommes, nous que vos serviteurs, à cause de Jésus ». 2 CO 4, 5.

« Ce n’est pas nous que nous prêchons, mais le Christ Jésus, Seigneur ; nous ne sommes, nous que vos serviteurs, à cause de Jésus ». 2 CO 4, 5.

« Serviteurs », on l’est tous, très souvent, plus ou moins impliqués, dans le quotidien de nos vies, de nos familles, de nos engagements, de nos emplois. On l’est par amour, par humanité, par éducation, par sens de la solidarité, par devoir ou par habitude et sans y reconnaître forcément la présence du Christ : « Seigneur, quand cela nous est-il arrivé de te voir… ? » Mt 25, 31.
Face aux difficultés, aux vies humaines malmenées ou à l’urgence d’un secours, l’attention et le soin de l’autre, le partage des biens et le soutien matériel deviennent actions vitales, essentielles et porteuses des bénédictions du Seigneur : « Venez les bénis de mon Père… ».

Pour nous qui sommes disciples du Christ, « …à cause de Jésus » souligne l’exigence dans la façon de servir, de se donner, « de se livrer pour la multitude », qui compte tout autant que nos raisons d’agir.
Saint Paul insiste en 2 CO 6, 4-10 : « Nous nous recommandons en tout comme des ministres de Dieu : par une grande constance dans les tribulations, dans les détresses, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les désordres, dans les fatigues, dans les veilles, dans les jeûnes ; par la pureté, par la science, par la patience, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sans feinte, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu ; par les armes offensives et défensives de la justice ; dans l’honneur et l’ignominie, dans la mauvaise et la bonne réputation ; tenus pour imposteurs et pourtant véridiques ; pour gens obscurs, nous pourtant si connus ; pour des gens qui vont mourir, et nous voilà vivants ; pour des gens qu’on châtie, mais sans les mettre à mort ; pour tristes, nous qui sommes toujours joyeux ; pour pauvres, nous qui faisons tant de riches ; pour gens qui n’ont rien, nous qui possédons tout. »
Monseigneur Leborgne l’affirme également dans sa lettre pastorale, page 10 : « Disciples du Serviteur. Ce choix engage toute notre vie. Il la place sous le signe de la Croix. Sous le signe du don de Dieu pour tous, à commencer par les plus pauvres auxquels Jésus s’identifie. »
Radical et exigeant !

Un exemple, avec le témoignage d’une religieuse en mission dans les quartiers périphériques de Marseille : « Un jour, j’étais si malade que j’ai eu envie de dire « laisse tomber, la route est finie ». Alors, dans ma pensée ont surgit ces millions de frères de partout et de toujours, qui attendaient en suppliant mon « oui » à la vie, afin que l’espérance continue. […] Consentir aux autres. Consentir à ceux que je sens hostiles. Consentir à Toi, comme Tu as consenti à Pierre, à Jean, à Judas. Si Ta présence ne m’était pas donnée, il ne me serait pas possible de consentir, je voudrais fuir. »

Une parole recomposée (qui pourrait être signée Saint Paul – Olivier), créée par le rapprochement des paroles de deux apôtres au cœur tout rempli de Dieu ; ces paroles s’éclairent l’une l’autre et, devenant une, nourrissent notre être serviteur : « Nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus, amour fou et miséricorde sans mesure, mystère d’éternelle donation, d’infinie réception et d’absolu jaillissement*… ».

Martine Durand

*fin de la lettre pastorale.

« Nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus, amour fou et miséricorde sans mesure, mystère d’éternelle donation, d’infinie réception et d’absolu jaillissement*… ».