Le numéro 147 du Guetteur vient de paraître.
Publié le 09 décembre 2023
Le numéro 147 du Guetteur vient de paraître.
Au sommaire :
- L’éditorial : « Noël à l’envers ou à l’endroit ? »
Il est de coutume chez les MARTIN de se réunir autour des grands-parents, pour la fête de Noël. Cette année-là, la plus jeune des MARTIN, Louise, s’est présentée avec son nouveau copain. Et selon la tradition familiale, la messe de la nuit de Noël est obligatoire pour tous. Or, Noah, le nouveau copain de Louise, n’avait jamais mis les pieds dans une église. Pour avoir bonne estime auprès de ses futurs beaux-parents, il y alla tout de même. Mais voilà qu’à l’exécution du chant d’entrée, il se mit à crier à tue-tête : « Léon ! Léon ! Léon !». Son beau-père agacé l’interpella : « Mais enfin Noah, tu fais quoi là ! Voyons ! Renverse au
moins ton carnet, tu le tiens à l’envers ! ». Quelques instants plus tard, on entend Noah repartir de plus belle : « Noël ! Noël ! Noël ! ». Ce brin d’humour, au-delà de son aspect comique, pourrait nous interpeller sur notre façon de vivre Noël : comment chantons-nous Noël dans nos vies ? Quel est le véritable sens de Noël pour nous ? Comment vivons-nous Noël ?
En décembre, les rues de nos métropoles comme celles de nos bourgs se parent de leurs superbes atours, déclinés sous forme de guirlandes lumineuses ou de sapins joliment décorés, trônant fièrement sur nos places publiques. Les marchés de Noël, quant à eux, poussent à tous les coins de rues. Le jour même de Noël, on privilégie les retrouvailles familiales. Lesquelles sont agrémentées par des repas traditionnels obéissant à un certain nombre d’impératifs : des huîtres, du saumon et du foie gras en entrée, éventuellement des escargots en amuse-bouche. Le tout arrosé d’un bon vin blanc. Une dinde ou un chapon farci aux marrons en plat de résistance et une bonne bouteille de vin rouge. Puis un plateau de fromages et enfin, les desserts, traditionnellement une bûche. Les cadeaux pleuvent de tout côté pour les plus petits. Dans quelques familles, pas vraiment pratiquantes d’ordinaire, la participation aux messes les 24 ou 25 décembre s’invite dans les agendas. Au milieu de toutes ces préoccupations nous répétons parfois les mêmes erreurs que les contemporains de l’Enfant Jésus : rejet et indifférence « car il n’y avait pas de place pour eux (Joseph, Marie et Jésus) dans la salle commune » Lc 2, 7b. Ainsi, aimons-nous fêter la naissance de Jésus sans Jésus lui-même car, au centre de toute cette fête, il n’y a que « nous » et nous ne retrouvons que « nous ». Noël à l’envers !
Je nous invite à revivre Noël à l’endroit en recentrant notre attention sur l’Enfant Jésus qui accomplit l’admirable mystère de l’Incarnation : Dieu chez nous ! Dieu dans ma famille ! Dieu dans mon cœur ! «
« Entrons dans le vrai Noël avec les bergers, portons à Jésus ce que nous sommes, nos exclusions, nos blessures non guéries. Ainsi, en Jésus , nous goûterons le véritable esprit de Noël : la beauté d’aimé » écrit le Pape François (homélie pour la messe de la nuit de Noël, 24décembre 2016). Il renchérit plus tard en ces termes : « À Bethléem, nous découvrons que la vie de Dieu court dans les veines de l’humanité . Si nous l’accueillons, l’histoire change, à commencer par chacun d’entre nous. En effet, quand Jésus change le cœur, le centre de la vie n’est plus mon moi affamé et égoïste mais Lui qui naît et vit par amour » (homélie pour la messe de la nuit de Noël, 24 décembre 2018)
A tous et à toutes Joyeux Léon ! Oups, un lapsus…
Abbé Urbain OUEDRAOGO
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