Temps ordinaire : temps de l’Espérance !

Le temps pascal vient de s’achever, pendant 90 jours depuis le commencement du Carême, nous avons vécu un temps extraordinaire pour revivifier l’Alliance de notre baptême. Nous avons  revêtu trois des quatre couleurs de la liturgie : le violet de la conversion, le blanc de la Résurrection, et enfin le rouge de la Pentecôte. Quand j’écris « nous », je ne pense pas qu’aux ministres ordonnés, les célébrants portent ce vêtement mais avec eux c’est toute la communauté qui si j’ose dire fait symboliquement « lever les couleurs ». Mais il est temps de passer au vert (sans allusion politique !), le vert peut être printanier, écologique, espéré à l’arrêt devant un feu tricolore, et ordinaire pour l’Eglise… Ce vert qu’on dit être celui de l’Espérance, l’une des trois vertus théologales qui doivent orienter la vie de tout chrétien avec la Foi et la Charité.

Alors s’il m’arrive de « voir rouge » (et peut être vous aussi…), je vous invite à « voir vert » ! Ne croyez pas pour autant que je veuille voir tout en rose, l’Espérance n’est pas la naïveté du ravi de la crèche, ou l’optimisme criminel des marchands d’illusions. Je n’ignore pas l’horreur des violences humaines, les crises sociales de notre époque, les menaces qui pèsent sur l’environnement. Mais je choisis d’espérer, ou plutôt je reconnais n’avoir d’autre choix puisque je suis chrétien.

Oui, il y a matière à espérer, c’est-à-dire chercher les merveilles de Dieu qui germent déjà dans notre quotidien très ordinaire. Vous voulez des exemples ? En voici quelques-uns : le

rassemblement diocésain des collégiens à Fort-Manoir pour l’Ascension, 370 jeunes et 200 cents bénévoles qui font une expérience festive joyeuse de la foi pendant trois jours avec une dimension éco-responsable assumée. Les enfants du caté et des écoles (l’espérance commence toujours petite, et l’enfance est souvent son terreau le plus fertile) qui ont vécu leur première des Communions, et le Baptême de huit d’entre eux à Saint Fuscien, leur foi naissante et leur ferveur suscitent l’émerveillement ! Et les grands alors ? Sept adultes de notre paroisse ont reçu le sacrement de la Confirmation dimanche dernier et samedi prochain ce sera autour de nos lycéens, sans parler du bonheur qu’ont partagé ceux qui les ont accompagnés. Le 23 juin l’Eglise ordonnera pour notre diocèse un nouveau prêtre : Sylvain. Je n’oublie pas non plus ces jeunes couples qui vont se donner le sacrement du Mariage.

Permettez-moi de conclure en paraphrasant la Vierge Marie, maîtresse en matière d’espérance, elle qui fut aussi la femme du quotidien le plus banal et le plus ordinaire : « le Seigneur fit pour nous des merveilles. »

Bertrand Ledieu.