Les trois messes de Noël…

La première est celle de minuit. Le cœur de la nuit, l’instant du basculement, le creux de la courbe du soleil.

La deuxième est celle de l’aube, lorsque pointe la lumière.

La dernière est celle du jour, où la lumière triomphe.

L’usage remonte au VIIe siècle, et le seul chiffre de trois, sans considération du symbole propre de chacune, signifie la solennité. Ce qui est triplé dans une célébration chrétienne est solennel, qu’il s’agisse des cierges à l’autel ou des alléluias au moment de l’Évangile. Autrefois, la première était dite messe des anges, la seconde, messe des bergers, la troisième, messe du Verbe.

Au fil du temps, l’habitude s’est prise, au moins en France, de les célébrer à la suite, d’où les Trois messes basses d’Alphonse Daudet…

Le pape Paul VI a demandé qu’on revienne à l’ancien usage des trois messes à leur heure normale, minuit, l’aube, le jour. De nombreux chrétiens ne vont qu’à une des trois. Dommage : les textes ne sont pas les mêmes. Et chacune contemple une dimension de la venue de Dieu sur la Terre, mystère qui mériterait bien d’autres célébrations.

(Yves Combeau op in La Vie)