Parole de notre évêque

Laudato Si : une encyclique à travailler

Laudato Si, la dernière encyclique du Pape François, est un texte majeur. Si elle peut paraître dense à tel ou tel endroit, il ne faut pas avoir peur de l’effort de lecture qu’elle peut demander. Cet effort sera vraiment récompensé. S’appuyant sur ce que ses prédécesseurs avaient déjà développé, le Pape nous livre une synthèse renouvelée de l’homme au cœur de la création.

« Tout est lié », répète t-il à plusieurs reprises. L’homme ne peut trouver son chemin et son équilibre que dans une relation intégrée avec l’ensemble des réalités qui l’entourent. Situant l’homme dans ses relations ordonnées à l’ensemble de la nature, le Pape nous invite à revisiter toutes nos relations : comment sont-elles véritablement au service du bien commun ? Comment participent-elles au respect de l’ensemble de la création ? Nous sommes ainsi invités à revisiter en profondeur la théologie de la création.
Le Pape ne nous ment pas: la prise de conscience des enjeux non seulement écologiques mais aussi théologiques, spirituels et pastoraux auxquels cela invite nous demandera une conversion radicale.

Cette « anthropologie cosmologique » (l’homme invité à se situer en relation d’alliance avec l’ensemble de la création et non en relation de prédation, l’homme au service de la création par le respect de l’homme, l’homme au service de l’homme par le respect de la création) ouvre ainsi un double chantier :
– celui de l’accueil en profondeur de ce texte, et donc d’un travail déterminé pour en saisir les articulations, les enjeux et les appels;
– celui d’une évolution progressive de nos pratiques concrètes, dans le réalisme de ce qui est possible et dans la détermination de ce possible !

Pour initier ce travail, je souhaite vous faire une proposition :

Regroupez-vous à quelques-uns pour lire ensemble ce texte. En équipe de mouvement, en équipe informelle créée pour l’occasion (en invitant quelques membres de la paroisse, des amis, avec des personnes à distance
de nos communautés mais sensibles aux problématiques soulevées par l’encyclique, …), bref selon les
opportunités et selon ce qui vous sera inspiré, emparez vous de cette encyclique, travaillez là, creusez
là, pointez-en pour vous les enjeux, envisagez à quelles pratiques concrètes elle nous invite.

Dans un an (la date exacte n’est pas encore fixée), j’inviterai alors toutes les équipes ainsi constituées
à une rencontre «Laudato Si». Nous partagerons le fruit de notre travail, nous nous enrichirons de nos
réflexions, nous présenterons les pistes concrètes qui ont émergé, etc.

J’ai demandé à Elisabeth DANJOU de suivre ce projet. Les modalités pratiques de cette proposition vous seront rapidement précisées, mais n’attendez pas pour constituer des équipes et vous mettre en route.

Bon travail !

+ OLIVIER LEBORGNE, ÉVÊQUE D’AMIENS

La prise de conscience des enjeux non seulement écologiques mais aussi théologiques, spirituels et pastoraux auxquels cela invite nous demandera une conversion radicale.