Message de Mgr Le Stang pour l’ entrée en carême

Chers amis, 

Les temps liturgiques rythment notre marche de croyants. Ils nous relancent dans notre désir de suivre le Christ et de mettre l’Évangile en pratique. Peu de temps après le beau temps de Noël, voici déjà le carême, la grande retraite annuelle de notre Église. Cette période liturgique de 40 jours nous achemine vers le mystère de Pâques. 

Cette année, à Pâques, plus de 75 adultes recevront le baptême et communieront au Corps du Seigneur, et aussi des dizaines de lycéens, de collégiens et d’enfants d’âge scolaire. Plus de 60 des adultes concernés ont entre 20 et 40 ans. Des hommes et des femmes, jeunes ou adultes : ils se sentent appelés par le Christ, attirés par la vie chrétienne, désireux de recevoir les sacrements de la foi. Quel appel pour nous ! Dieu appelle et parle plus que jamais en ces temps que nous vivons.  

Dans quelle Église entreront ces ouvriers de la 11° heure ? Celle que nous formons ensemble, dans nos assemblées du dimanche notamment. Dieu s’y donne à nous chaque dimanche et nous envoie témoigner de Lui au cœur de notre vie. Comment va cette Église ? Sa foi (la mienne, la vôtre) est-elle fervente, priante, nourrie ? Son amour des pauvres, son sens de l’aumône, du partage, de la justice, de la solidarité, de la quête du bien commun est-il actif ? Son ascèse, sa vie simple et sobre, ses renoncements à l’air du temps, aux excès et dérives sont-ils effectifs ? Prière, jeûne et partage ont pour but de nous rendre beaux aux yeux de Dieu, et disponibles pour accueillir fraternellement ceux qui cherchent Dieu. 

Pour accueillir les nouveaux baptisés de Pâques, pour qu’ils prennent leur place dans nos communautés, voire pour qu’ils nous remplacent, il faut rendre l’Église belle. Le carême est fait pour cela : un temps pour rebrousser chemin si nous faisons le mal, un temps pour prier et jeûner, un temps pour le sacrement du pardon vécu en vérité car nous sommes tous responsables des évolutions de ce monde, un temps pour des actes de bonté, de partage, de justice, d’appel au respect qui nous engagent. Et peut-être aussi un temps pour briser l’inacceptable du péché, s’il s’est introduit dans nos vies et que nous ne l’avons pas encore délogé.  

Le carême est un itinéraire formidable et joyeux : il nous décentre de nous-mêmes et de nos soucis. Il creuse en nous le désir de Dieu. Il nous ramène à la pureté de notre baptême. Il réveille la grandeur de notre vocation chrétienne. Il nous unit à la Pâque de Jésus.  

Pour la nouvelle génération de chrétiens qui frappe à notre porte, et pour notre monde qui est fait pour Dieu mais l’ignore si souvent, que votre carême soit beau et puissant, heureux et fraternel. Prenons ensemble les moyens pour tenir sur la durée sans faiblir. 40 jours, c’est long et pourtant si peu en regard de l’éternité que nous anticipons en le vivant. Il nous fait goûter la longue patience du Père et sa miséricorde. Belle démarche de conversion à tous. 

 

+ Mgr Gérard Le Stang
Évêque d’Amiens.