Célébrer le 11 novembre: se souvenir et transmettre
L’année 2023 marque le 105e anniversaire de l’Armistice signé en 1918 et qui mit fin aux combats de la Première Guerre mondiale. Afin de célébrer cette date importante du calendrier, diverses commémorations sont organisées à travers le territoire. Les terres de notre diocèse ont été marquées par cette période de l’histoire de notre pays et de nombreuses familles touchées par le décès d’un de leurs ancêtres, d’où l’importance de faire mémoire de ces disparus comme nous y invite ce texte de l’abbé Nicolas Jouy, vicaire général.
Des rites et des hommes
Comme chaque soir, pour que le petit Paul s’endorme, il a fallu que Papa lui raconte une histoire et qu’ensuite d’abord maman puis papa lui fassent un gros baiser sur chaque œil le droit puis le gauche…
Comme à chaque fois qu’on y accueille un nouveau, l’adhésion d’Arnaud au club dont il fait partie s’est accompagnée d’une chanson un peu crétine mais dont on ne saurait se passer…
Comme chaque année, nous avons été des millions à nous rendre au cimetière pour porter des chrysanthèmes à nos défunts pour la Toussaint. Le 11 novembre, nous nous rassemblerons aussi par millions, unis dans le souvenir et le recueillement…
Sociaux, familiaux, tribaux, religieux, de passage… les rites sont partout ! Vécus, respectés, subis, rejetés… Il semble que nous soyons incapables de vivre sans eux. Supprimez un rite… un autre viendra discrètement mais sûrement le remplacer.
La question n’est pas tant de supprimer les rites mais de comprendre pourquoi nous en avons tant besoin. Et à partir de ce moment les habiter pleinement afin qu’ils nous fassent vivre.
Le rite, en ancrant le moment dans le passé et en l’ouvrant sur l’avenir fait entrer l’Homme dans la dynamique du Temps. Le rite nous permet d’appréhender que le Temps, la Vie, l’Homme sont infiniment plus que la succession effrénée d’instants, aussi exaltants ou intenses qu’ils puissent être. En ouvrant le champ du Temps, le rite tend à assouvir la soif d’éternité que tout Homme porte au plus profond de son être.
Le rite du coucher rassure le petit Paul car il lui dit aujourd’hui que l’Amour dont ses parents l’ont entouré hier l’éclairera demain encore. Les fleurs de la Toussaint disent merci à nos défunts de ce que nous leur devons et nous disent l’espérance de les retrouver vivants. Qui en effet aurait l’idée d’offrir des fleurs à une pierre tombale, si belle et ouvragée soit-elle ? Le 11 novembre nous unit dans le souvenir de ceux qui ont tout sacrifié pour un avenir pour lequel nous avons tous à donner, comme ils l’ont fait, le meilleur de nous-mêmes.
Le rite, quand il est compris et partagé porte en lui une formidable dynamique de Vie dont nous sommes tous invités à être serviteurs aujourd’hui.
+ Abbé Nicolas Jouy
Vicaire général
Prier ensemble pour la paix
Les paroisses du Vermandois invitent tous les paroissiens, les élus, les militaires et associations patriotiques à prier pour la paix
Samedi 11 novembre 2023
8h30: Eglise St Jean Baptiste de Péronne
10h00 à l’Eglise St Martin de Manancourt
Dimanche 12 novembre
16h30
Concert à Rancourt dirigé par David Dubois
ZOOM SUR
La Chapelle du Souvenir Français à Rancourt
Aujourd’hui gérée par le Souvenir Français, la chapelle est le haut-lieu du souvenir de la participation française à la Bataille de la Somme.
L’importance de la prise du village de Rancourt était, outre la poursuite de la direction générale de l’offensive vers l’est, la rupture de l’important lien de communication allemand constitué par la route Bapaume-Péronne. Telle fut la mission confiée au 32e corps d’armée français le 25 septembre 1916. Rancourt a aujourd’hui le triste privilège de regrouper sur son territoire 3 cimetières : français, britannique et allemand. C’est aussi le haut-lieu – et presque le seul – du souvenir de la participation française à la Bataille de la Somme.
Chapelle du Souvenir Français et nécropole française
Cette chapelle, en pierre de taille, fut non pas le fait d’une décision officielle mais d’une initiative privée : la famille du Bos, originaire de la région, voulut ériger un monument à la mémoire de son fils et de ses camarades de combat tués le 25 septembre 1916. C’est le Souvenir Français qui, en 1937, prit en compte la gestion du bâtiment et l’animation du mémorial. Le cimetière de Rancourt est la plus grande nécropole française de la Somme (8 566 soldats – 28 000 m2). Il atteste de la violence des combats des 3 derniers mois de l’offensive (septembre – novembre 1916).
Chapelle du Souvenir Français
2, Route Nationale
80360 RANCOURT