Que retenir de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes?

Mgr Le Stang décrypte pour nous cette assemblée plénière des évêques de France qui vient de s’achever à Lourdes.

Crédit Photo Jean Philippe Pons

Mgr, l’assemblée plénière de printemps des évêques de France vient de s’achever ce vendredi 30 avril. Quel ressenti général en avez-vous ?

Nous avons eu un peu de mal à rejoindre et à revenir de Lourdes, histoire d’avoir à l’esprit les tensions sociales qui traversent notre pays. La météo de la semaine fut bien printanière et presque estivale. Le climat de travail de l’assemblée, lui, a été intense mais serein, entre évêques et avec les personnes qui nous ont rejoints.

Que retirer de la rencontre avec les groupes de travail post-Ciase ?

Une centaine de chrétiens nous ont, de fait, rejoints pour nous proposer le fruit des intenses réflexions des huit groupes de travail faisant suite au rapport de la CIASE. Ces groupes intégraient tous des personnes victimes d’abus et des experts de divers horizons. J’ai été impressionné par la qualité de leur abondant travail, nourri par une foi et une estime profonde de leur Église, et par la fraternité qui a grandi au sein de ces groupes. Nous avons pu adopter un grand nombre de leurs propositions portant sur l’amélioration de l’accueil et l’écoute des personnes victimes, sur la vigilance dans les démarches d’accompagnement, de confession, sur le soutien des séminaristes, des prêtres et des évêques, et la prise en charge des auteurs de violence. Ces propositions ouvrent sur un travail au long cours dans nos diocèses, en lien avec les prêtres notamment. Cela fera grandir, j’en suis confiant, une culture d’alerte et de lutte contre toute forme de violence et d’abus en Église. C’est encourageant, d’autant que d’autres instances de la société regardent ce que nous faisons pour s’en inspirer.

Vous avez aussi parlé de la transformation de la conférence des évêques et de ses services. Pourquoi cette transformation ?

Ce chantier, plus technique, a été le fruit d’un chemin de transformation de la CEF entamé depuis deux ans. Il s’agit de mieux adapter notre organisation à la vie des diocèses, et à la manière actuelle de vivre en Église, soucieuse de synodalité. Tout cela dans un contexte qui voit décroître les ressources en personnes et moyens économiques. Pas simple donc mais stimulant car cela oblige à exprimer ce à quoi nous tenons en priorité : refuser l’entre-soi tout en préservant la collégialité des évêques, recentrer sur l’annonce de l’Évangile dans notre monde, être solidaires dans le partage des moyens.

Cela a-t-il laissé du temps pour d’autres sujets ?

Peu à vrai dire (si on enlève les temps statutaires et les élections internes), mais nous avons pris le temps de nous mettre en perspective pour les JMJ de l’été prochain à Lisbonne (déjà 25 000 français inscrits : très bonne nouvelle !), et aussi pour les J.O de 2024, qui accueilleront plus de 20 millions de personnes. Cela appelle l’invention des propositions « sport et foi » (auprès des jeunes notamment), le souci de la prière, le soutien de ceux qui voudront participer aux jeux paralympiques etc.

Finalement, cette semaine nous a mis dans une atmosphère pascale. La vie prend toujours le dessus et notre Église est heureuse d’en témoigner.

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