Belle fête de l’Annonciation!

Samedi 25 mars, nous célébrons la fête de L’Annonciation.  Cette fête, dédiée à la Vierge Marie, est d’abord la fête de l’Incarnation puisque Dieu commence en Marie sa vie humaine qui conduira Jésus jusqu’à la Croix et la Résurrection, jusqu’à la Gloire de Dieu.

Quel évangéliste nous raconte cet épisode de la vie de Marie?

Dans la Bible, le récit de l’Annonciation est raconté par l’évangéliste Luc (1, 26-38). Chaque année, l’Église entend à nouveau l’histoire de Marie, une jeune fille de Galilée qui accueille l’annonce de l’ange Gabriel. L’attitude de Marie, réceptive à cette parole étonnante, est le modèle du chrétien qui cherche à accueillir la parole de Dieu.

Quelques repères pour comprendre

Gabriel
C’est le premier d’une série de noms propres qui ne cessent de resserrer le cadrage comme un zoom avant qui partirait du Ciel : Galilée, Nazareth, David, Joseph, Marie… Ce mouvement de la phrase correspond à l’Incarnation : Dieu lui-même descend dans le quotidien d’une jeune fille.

Ville de Galilée, appelée Nazareth
Tout ce qui vient de la Galilée est regardé avec mépris par les docteurs de la Loi : « Es-tu de la Galilée, toi aussi ? », disent-ils à Nicodème, qui tentait de défendre Jésus. « Tu verras, poursuivent-ils, que ce n’est pas de la Galilée que surgit le prophète » (Jean 7, 45-52), car la naissance du Messie devait se produire à Bethléem (Michée 5, 1). De plus, la ville de Nazareth elle-même était méprisée : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » se demande Nathanaël (Jean 1, 46).

Je te salue
« Kaïré », en grec, signifie plus littéralement « réjouis-toi ». Luc, qui insiste beaucoup sur la joie dans son Évangile, fait allusion à de nombreux textes de l’Ancien Testament où le peuple de Dieu est invité à se réjouir du salut offert par le Seigneur.

Comblée-de-grâce
Le mot « kecharitoménè » fait débat entre protestants et catholiques. Louis Segond traduit : « Toi à qui une grâce a été faite. » Ce qui pousse néanmoins à ajouter « comblée », c’est que le mot est au parfait : il exprime une action parvenue à sa plénitude. Du reste, ce terme est employé par l’ange comme un nom propre. Il s’adresse à Marie comme à la Gracieuse, la Favorisée.

Marie
Marie, Mariam en grec, Miryam en hébreu, a deux origines possibles. La sœur de Moïse s’appelait Miryam (Nombres 26, 59). Ce nom peut donc provenir de l’égyptien mir, qui signifie « la bien-aimée, l’aimée », et yah est la première syllabe du nom divin Yahvé. Miryam signifierait « la bien-aimée de Dieu ». Miryam pourrait aussi venir du syriaque mar, mot qui désigne « l’épouse du souverain ». Myriam signifierait alors « la princesse ». Saint Jérôme (IVe-Ve siècle) traduisait ainsi le nom de Marie par « la dame ». L’habitude de l’Ave Maria nous fait oublier que l’ange prononce le nom de Marie non pas après « Je te salue » mais après « Sois sans crainte ». Le « Réjouis-toi » d’abord l’effraye. Elle pense qu’il y a erreur sur la personne : « Moi, Comblée-de-grâce ? » Des Pères de l’Église vont jusqu’à dire qu’elle redoute d’être abusée comme Ève.

Fils du Très-Haut
Si Jean est présenté par l’ange comme « grand devant le Seigneur » (1, 15), Jésus, lui, est « grand » au sens absolu du terme. Il est l’Emmanuel, Dieu avec nous (Isaïe 7). Il est présenté dans la tradition du roi-messie David. Il sera « Fils du Très-Haut », l’héritier du « trône de David ».

Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ?
Marie n’exprime pas un doute, mais un étonnement. Elle accepte d’être dépassée. D’ailleurs, dans son humilité, elle n’affirme pas sa virginité ; le texte grec est à la forme négative : « Je ne connais pas d’homme. »

Et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre
Le messager de Dieu utilise la question posée par Marie pour lui dévoiler ce que sa maternité aura d’inouï : « L’Esprit saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut fera ombre sur toi. » Comme la nuée dans le désert reposait sur la demeure de Dieu ou sur le peuple (Exode 40, 34 ; Nombres 9, 18-22), la puissance efficace de Dieu, son Esprit saint, va reposer sur Marie et faire grandir en elle les prémices de la nouvelle Création. C’est pourquoi l’enfant à naître « sera saint » et « il sera appelé Fils de Dieu », plus seulement comme le roi adopté par Dieu, mais comme le Messie né de Dieu.

Rien n’est impossible à Dieu
Dernière parole de l’ange. Elle renvoie à celle du Seigneur à Abraham, lorsqu’il lui apparaît sous forme trinitaire pour lui annoncer la naissance d’Isaac : rien n’est trop merveilleux pour le Seigneur (Genèse 18, 14). Le discours de Gabriel est lui-même entièrement trinitaire : il parle du Très-Haut, du Fils et de l’Esprit.

Servante du Seigneur
Je désire de tout mon être qu’il arrive pour moi selon ta Parole, voici ce que suggère le mot grec employé par Luc. Au moment où Marie prononce cette phrase : « Voici la servante du Seigneur », l’histoire du monde bascule. L’ange s’éloigne d’elle, laissant place à cet infiniment plus grand que lui… qui est le tout-petit conçu dans son sein.

 

Source La Vie