Question de la semaine: pourquoi se confesser pendant le Carême ?

Le carême est un moment privilégié pour réajuster son cœur au Seigneur. Dans le sacrement de réconciliation nous reconnaissons nos péchés et accueillons sa miséricorde. Décryptage de ce sacrement et interview croisée du père André Bouzy qui confesse ceux qui le souhaitent chaque vendredi à la maison diocésaine et de Thérèse qui reçoit régulièrement ce sacrement.

Qu’est ce que le sacrement de réconciliation?

Le sacrement de réconciliation est le signe de l´amour infini de Dieu. Le pardon de Dieu est toujours possible, si nous faisons une démarche vraiment sincère. En se reconnaissant pécheur, nous croyons que l’Amour infini de Dieu est toujours le plus fort. Le dialogue avec un prêtre est le signe efficace de la réconciliation avec Dieu et avec nos frères.

Le pardon de Dieu est exprimé par les paroles du prêtre: « Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit-Saint pour la rémission des péchés : par le ministère de l’Eglise qu’il vous donne le pardon et la paix. »

Le pardon de nos péchés n’est pas quelque chose que nous pouvons nous donner à nous-mêmes. Je ne peux pas dire :  » je me pardonne mes péchés ». Le pardon se demande, il se demande à quelqu’un d’autre et dans la confession, nous demandons à Jésus son pardon. Le pardon n’est pas le fruit de nos efforts, mais c’est un cadeau, un don de l’Esprit-Saint, qui nous comble dans le bain régénérant de miséricorde et de grâce qui coule sans cesse du cœur grand-ouvert du Christ crucifié et ressuscité.

Les invités du dossier

Père André Bouzy, vous confessez ceux qui le souhaitent à la maison diocésaine, pouvez-vous nous dire ce que représente ce sacrement pour vous?

« Les textes du carême sont très riches pour parler de la conversion et du sacrement de réconciliation!  Quarante jours pour recevoir le sacrement de réconciliation même si la confession c’est pour toute l’année! Confesser pour moi c’est avant tout aider la personne à établir ou rétablir une relation avec le Christ Sauveur. Parfois cette relation s’est perdue, les personnes elles-mêmes sont en perte de repères; je les aide à se connecter au Christ car Lui seul sauve, je ne suis qu’un intermédiaire. A l’issue de la confession, nous prenons un temps de prière autour du « Notre Père » et du « Je vous salue Marie » en laissant infuser chaque parole.  Ensuite, pour conclure ce temps, je prononce ces paroles avec humilité « Je te donne le pardon de Jésus sauveur, avance avec le Christ, accueille le Seigneur qui te sauve ».

*Le Père André Bouzy est présent chaque vendredi de 9h30 à 11h00 à la Maison diocésaine 384, rue Saint Fuscien à Amiens

Thérèse, vous recevez régulièrement le sacrement de réconciliation, que représente ce sacrement pour vous ?

Recevoir le sacrement de réconciliation est pour moi une consolation, un temps pour « mettre des mots sur mes maux ». Avant de regarder ma misère, je confesse d’abord l’amour de Dieu pour moi. J’essaye de faire abstraction de la personne du prêtre pour ne voir que Jésus qui m’attend, et regarder sa main qui me relève : plus je suis faible et reviens de loin, plus Jésus me porte dans ses bras comme la brebis perdue. C’est un chemin de croissance, ou plutôt de « décroissance », où j’avance à petits pas, le lieu où je peux déposer mes fragilités sans avoir peur d’être jugée. Enfant prodigue amnésique, je traîne mes boulets, et par cette démarche je marque mon désir de revenir à Jésus : mon petit grain de sable est jeté dans l’océan de sa miséricorde. Je repars alors au combat les yeux fixés sur Jésus mon Sauveur, armée du glaive de la Parole de Dieu.

Comment vous préparez-vous  ?
Par le psaume 50 : « Mon péché, je le connais, il colle à ma peau…un cœur brisé, des os broyés…tu veux au fond de moi la vérité…lave, renouvelle, raffermis…rends-moi la joie d’être sauvée…dans le secret tu m’apprends…je serai blanc plus que neige », et par la question : comment ai-je abîmé l’alliance de Dieu avec moi ? Ce qui est sûr, c’est que par ce sacrement l’Eglise me propose un trésor, ce serait dommage de passer à côté.

Les mots de l’article

La confession est le nom traditionnel désignant autrefois l´ensemble du sacrement de pénitence et de réconciliation. En fait, la confession n´est qu´une partie du sacrement.  Elle est cette reconnaissance de l’amour fidèle de Dieu et de la rupture d’alliance que notre attitude a occasionnée.

La réconciliation est l’acte gratuit par lequel Dieu pardonne au pécheur repentant et le réintroduit dans sa paix, grâce au Christ mort et ressuscité, en qui tous les péchés sont pardonnés. Depuis quelques années, on parle plus volontiers de « sacrement de la réconciliation » à propos de la confession.

La pénitence : « Faire pénitence », c’est implorer le pardon de Dieu. Le mot s’est peu à peu confondu avec les diverses pratiques de pénitence. Pour l’essentiel, la pénitence vise à la réparation de la faute commise. Elle est le signe de la « conversion » à laquelle le Christ nous a tous appelés : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15).

Source CEF