Itinéraire d’une vocation: Sr Constance au monastère des Bénédictines de Rosheim

Jour de fête au monastère des bénédictines de Rosheim ce samedi 11 février à l’occasion de la profession des vœux temporaires de Sr Constance. Originaire de notre diocèse, Constance revient sur cet itinéraire où se croisent l’appel du Seigneur, l’inattendu de la vie et la joie d’avoir répondu oui !

Peux-tu te présenter et nous en dire un peu plus sur ton parcours ?
Je m’appelle Constance Charpentier, j’ai 26 ans et je suis originaire de Beauquesne près de Doullens. Dernière d’une famille de sept enfants, mes parents ont eu le souci de nous transmettre la foi qu’ils avaient redécouvert jeunes mariés, par le biais du chemin néo catéchuménal. J’ai fait ma scolarité au collège et au lycée Montalembert à Doullens et après le bac, je suis partie à Paris pour faire une école d’ingénieur où je me suis spécialisée en chimie des matériaux… mais ça n’est pas ça qui m’a conduit au monastère ! Du point de vue spirituel, j’ai fait partie d’une communauté du chemin néo catéchuménal dès mes 15 ans. Je venais de vivre les JMJ de Madrid. Cela m’a beaucoup marquée et je me suis vraiment sentie appelée à être chrétienne durant ce pèlerinage. J’ai compris que la foi c’était sérieux, que ça engageait toute ma vie et que j’en étais responsable ! A Paris, j’ai vécu un écartèlement avec d’un côté une vie de foi de plus en plus intense à travers le chemin mais aussi l’aumônerie des étudiants, et d’un autre côté la vie étudiante, les amis et la fête ! En 5ème année, trop heureuse de couper avec cette vie pleine mais insatisfaisante, je suis partie faire un semestre d’étude en Argentine. C’était une bénédiction du Seigneur ! Par les rencontres que j’ai faites, les évènements, les lectures, je me suis sentie aimée et connue de Lui comme jamais je ne l’avais expérimenté. J’ai compris que le Seigneur savait mieux que moi ce qui ferai mon bonheur, alors je lui ai laissé carte blanche pour la suite. J’avais emmené un de mes livres préférés, Histoire d’une Âme de sainte Thérèse de Lisieux, je l’avais déjà lu plusieurs fois, mais cette fois-ci la question s’est imposée: «Constance, tu ne rentrerais pas au monastère ? » et la réponse a jailli ! C’était évident, ça collait parfaitement ! Je suis rentrée en France pour faire mon stage de fin d’étude, en même temps j’ai cherché la communauté où Dieu m’attendais et avec un peu de persévérance, j’ai compris que j’entrerai chez les Bénédictines du Saint Sacrement à Rosheim. Je suis entrée au postulat le 1er décembre 2019 et un an plus tard j’ai reçu l’habit et je suis entrée au noviciat.

Tu as fait ta profession monastique temporaire, peux tu nous expliquer comment tu as vécu ce moment ?
Je l’ai vécu abandonnée à la Vierge Marie … c’était trop impressionnant sinon ! Ce sont les trois années passées au monastère qui m’ont montré que le Seigneur m’appelait à poursuivre. C’est comme pour mon appel initial ! C’est toujours une profonde expérience de l’amour que Dieu a pour moi qui me conduit à une action de grâce et à un abandon à sa volonté, c’est une ouverture à l’inattendu de Dieu. J’ai vécu ma profession comme une très grande grâce, comme une confirmation de la part du Christ par le biais de l’Eglise de mon appel. Et c’est avec le soutien de ma communauté et de l’Eglise que je peux m’engager à y répondre. C’est aussi une très grande joie de pouvoir rendre gloire à Dieu pour le don de la vie consacrée avec ma famille, mes amis et l’entourage de la communauté.

Quelle sera la prochaine étape et comment t’y prépares-tu ?
La prochaine étape sera, si le Seigneur le permet, la profession solennelle. Il faut au minimum 5 ans de profession temporaire avant de s’engager pour toute la vie ! Alors on n’est pas pressé ! C’est un temps où l’on est totalement intégrée dans la vie communautaire pour trouver un équilibre sur le long terme. C’est aussi le moment pour approfondir la formation spirituelle, humaine, théologique… pour adopter plus personnellement le charisme de la communauté. Je crois que je vais m’y préparer en vivant un jour après l’autre mais en faisant mémoire de mon appel et de ma profession parce que j’ai besoin régulièrement de revivre cette expérience de l’amour de Dieu qui mène à l’abandon !