La question de la semaine: Pourquoi jeûner pendant le Carême?

Pendant les quarante jours du Carême, l’Église catholique invite les croyants au jeûne et aux restrictions matérielles. En route vers Pâques, n’est-ce pas le moment de s’alléger, de se simplifier la vie ? Le jeûne n’est pas une fin en soi. Il s’agit d’être moins dépendant de la nourriture pour avoir faim de Dieu.

Qu’est-ce que le jeûne ?

Le jeûne nous permet de mieux connaître ce qui nous habite. Quels sont nos désirs les plus profonds ? Le jeûne a pour but de donner soif et faim de Dieu et de sa parole. Il n’est pas seulement un geste de pénitence, mais aussi un geste de solidarité avec les pauvres et une invitation au partage et à l’aumône. C’est une privation volontaire de ce qui nous rassasie : un peu de nourriture peut-être, mais aussi de ces redoutables pièges à désir que sont le tabac, l’alcool, la télévision, l’ordinateur… Tout ce qui met notre vie sous la tyrannie de l’habitude et du besoin. C’est un chemin vers Dieu, pour être plus disponible à Dieu et à son prochain, non un but en soi, mais pour grandir dans l’intimité avec Dieu, se rapprocher du prochain et éliminer tout ce qui est source de blessure pour autrui. Comme tout moyen spirituel, c’est pour aimer davantage qu’on se prive de quelque chose.

Pourquoi jeûner pendant le Carême ?

Lorsque le Carême s’est constitué comme temps de pénitence au IVe siècle, l’obligation du jeûne était très rigoureuse : un seul repas le soir, sans viande ni œuf, ni laitage, ni vin. Il s’est progressivement adouci. Le jeûne est aujourd’hui limité à deux jours : le mercredi des Cendres et le vendredi saint. Il a pour but de donner soif et faim de Dieu et de sa parole. Il n’est pas seulement un moment de pénitence, mais aussi un geste de solidarité avec les pauvres et une invitation au partage et à l’aumône. Les personnes de plus de 60 ans, les femmes enceintes et les jeunes de moins de 18 ans sont dispensés du jeûne. Avant que le manque de nourriture ne devienne une trop grande gêne, il a le temps de se rappeler que le repas nourrit son corps, comble son ventre, mais qu’il a d’autres besoins à combler. Jésus pendant ses 40 jours de jeûne au désert dit :

« Il est écrit que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de la bouche de Dieu. »

Quelques attitudes à adopter!

  • Prendre conscience de la chance que l’on a de pouvoir se nourrir quand d’autres dans le monde ont faim et prendre le temps d’un remerciement (c’est le sens de la prière du Benedicite, prière que l’on dit avant de se mettre à table).
  • Attendre celui avec qui l’on doit partager le repas et préparer son cœur à l’accueillir.
  • Penser à celui que la misère privera de repas et préparer une forme de partage.
  • Méditer sur ce qui nous manque autant que le pain : quel soin prend-on de ceux que l’on aime, savent-ils qu’ils comptent pour nous ?
  • Écouter la Parole de Dieu qui peut nourrir notre cœur.
  • Prendre le temps de prier et de confier à Dieu ce dont notre cœur a faim.