Carême, chemin de conversion #6

En ce temps de carême, nous sommes appelés à vivre un temps de conversion. Mais quelle définition donnez vous à ce mot? Quelle conversion avez-vous vécue? Comment vivrez-vous concrètement cette démarche au sein de votre communauté religieuse? Pas facile! Ces questions nous les avons posées aux soeurs de la Congrégation de Lendelede présentes sur la paroisse St-François d’Assise à Amiens.

Comment vivez-vous la conversion en tant que religieuse? Comment cela se vit concrètement au sein de votre communauté?

Notre Fondateur* nous invite à vivre la conversion en ces termes : Les Sœurs doivent pratiquer le renoncement à soi, la mortification à la volonté propre, le support des humiliations de toutes sortes. Sans oublier que la conversion est une grâce de Dieu, nos Constitutions prévoient les moyens pour vivre cette conversion à savoir :

  • La prière personnelle de chaque jour au cours de laquelle le Seigneur nous montre sa volonté sur nous et nous donne la force de l’accomplir ;
  • La réception du sacrement de la réconciliation au moins une fois par mois ;
  • La révision de vie et l’examen de conscience ; qui nous permettent de reconnaître les bienfaits de Dieu dans notre vie et nos manquements vis-à-vis de l’amour de Dieu et du prochain en vue d’en demander pardon chacune envers l’autre et à Dieu;
  • Le combat spirituel qui consiste à découvrir son défaut dominant et à prier pour pouvoir en être délivré ;
  • L’accompagnement spirituel car l’action de l’Esprit ne se discerne pas tout seul.

Avec tous ces moyens mis à notre disposition, chacune les prend à cœur pour qu’ils ne restent pas une lettre morte. Au cours de ce Carême, nous voulons profiter davantage de ces moyens, les vivre avec plus de conscience et non dans la routine avec plus de ponctualité.  Nous participerons à la récollection que propose notre congrégation  «Carême dans notre vie présente» ce qui est vraiment d’actualité!

Comment vivez-vous les piliers du carême ?

La prière : nous prions pour être plus ouvertes à Dieu et plus sensibles à sa dépendance car nous avons tout de lui. En plus des moments de prière que nous avons, nous y ajoutons le chemin de croix pour nous unir à Jésus.

Le jeûne : pour être plus présent à soi-même, en éveillant la conscience pour rompre les déterminismes qui entravent la liberté. Ainsi, nous nous privons de certaines choses (pour notre menu journalier) et l’équivalent sera donné aux personnes qui sont dans le besoin. Tout en faisant cela, nous nous ne faisons abstraction à l’invitation du St Père à vivre le « vrai jeûne » qu’il définit ainsi:

– Jeûnez de mots offensants et transmettez seulement des mots doux et tendres.
– Jeûnez d’insatisfaction/ d’ingratitude et remplissez-vous de gratitude.
– Jeûnez de colère et remplissez-vous de douceur et de patience.
– Jeûnez de pessimisme et soyez optimiste.
– Jeûnez de soucis et ayez confiance en Dieu.
– Jeûnez de lamentations et prenez plaisir aux choses simples de la vie.
– Jeûnez de stress et remplissez-vous de prière.
– Jeûnez de tristesse et d’amertume, et remplissez votre cœur de joie.
– Jeûnez d’égoïsme, et équipez-vous de compassion pour les autres.
– Jeûnez d’impiété et de vengeance, et soyez remplis d’actes de réconciliation et de pardon.
– Jeûnez de mots et équipez-vous de silence et de la disponibilité à écouter les autres.

Le partage : pour être plus disponible aux autres et les rencontrer dans un partage fraternel, nous multiplierons  tout au long du carême les visites à domicile. Ces trois piliers nous les vivrons avec l’allégresse du désir spirituel tendu vers Pâques !

Quelques mots sur la congrégation de St Vincent de Paul de Lendelede (Belgique).

La congrégation a été fondée au début du 20° siècle, par un prêtre belge, l’abbé Benoît de Beïr, envoyé en mission au Rwanda, que le traité de Versailles, en 1919 a attribué à la Belgique. Si St Vincent de Paul n’est pas le fondateur de leur congrégation, il en est le saint patron et elles suivent donc la spiritualité vincentienne. Avec Saint Vincent de Paul, elles ont appris à servir les pauvres corporellement et spirituellement, à les assister en ce qui leur manque de nécessaire, tant dans leur corps que dans leur esprit.