L’irrésistible bonté de Dieu.

L’irrésistible bonté de Dieu.

 

Connaissez-vous Taizé ? C’est une communauté monastique œcuménique fondé par frère Roger dans le village de Bourgogne de Taizé. Un bon groupe de lycéens de notre diocèse y passe la semaine. Amitié, prière, rencontres… un séjour à Taizé est toujours un beau temps de grâce. Le philosophe protestant Paul Ricœur disait qu’il venait à Taizé pour expérimenter, à travers la liturgie notamment, que la « religion » est affaire de bonté. Actuellement, écrivait-il, « Il y a une sorte de renfermement sur la culpabilité et le mal. Non pas du tout que je sous-estime ce problème… Mais, j’ai besoin de vérifier ma conviction que, aussi radical que soit le mal, il n’est pas aussi profond que la bonté. Et si la religion, les religions, ont un sens, c’est de libérer le fond de bonté des hommes, d’aller le chercher là où il est complètement enfoui. Or, ici à Taizé, je vois, en quelque sorte, des irruptions de bonté, dans la fraternité entre les frères, dans leur hospitalité tranquille, discrète, et dans la prière. Je vois des milliers de jeunes (…) qui ont un tropisme fondamental vers la bonté ».

 

Cette conviction que la bonté est plus forte que le mal, parce qu’elle vient de Dieu, nous pouvons la retrouver en cette fête de Toussaint. Combien d’hommes et de femmes, réputés saints, avec un esprit religieux et profondément humain, l’ont prouvé, tout au long de l’histoire de l’Église. L’emprise du mal est souvent réelle, et contre lui, on doit lutter pied à pied. Le succès vient en tenant cette certitude que le Dieu que nous chantons, prions, servons est celui qui vainc le néant, l’absurdité et la mort. Le Dieu qui habite en nous fait fleurir la sainteté en nos vies. Il nous arrache, par le fait même, à la macération dans le mal et à la fascination de la mort.

 

J’aime me souvenir aussi en cette fête, permettez-moi d’insister, de la sainteté de tant de prêtres, qu’on ne quantifiera jamais. « C’est l’exercice loyal, inlassable, de leurs fonctions dans l’Esprit du Christ qui est pour les prêtres, le moyen authentique d’arriver à la sainteté », écrit le Concile Vatican II. Je l’ai 1000 fois vérifié, et je ne me lasserai pas de témoigner, envers et contre tout.

Belle fête de Toussaint à tous.

+ Gérard Le Stang
Évêque d’Amiens

Cette conviction que la bonté est plus forte que le mal, parce qu’elle vient de Dieu, nous pouvons la retrouver en cette fête de Toussaint. Combien d’hommes et de femmes, réputés saints, avec un esprit religieux et profondément humain, l’ont prouvé, tout au long de l’histoire de l’Église.