Quand la presse parle de nous: Interview du Père Jacky Marsaux, prêtre et marathonien…

Le prêtre des paroisses de Notre-Dame des Champs et Notre-Dame des Hauts-de-l’Ancre est un féru  de course à pied. Le 24 octobre, il disputera les championnats de France de marathon à Rennes. Ce sera son 41 e marathon.

Jacky Marsaux a tout de la panoplie complète du joggeur expérimenté. Casquette vissée sur la tête, short, tee-shirt et baskets de courses, montre au poignet pour suivre sa vitesse. Si vous le croisez au Vélodrome ou dans les villages autour d’Albert, son visage vous semblera peut-être familier. Vous l’avez certainement déjà croisé mais vous ne savez plus où. Impossible de deviner que ce joggeur est également curé. Jacky Marsaux est le prêtre des paroisses de Notre-Dame des Champs et Notre-Dame des Hauts-de-l’Ancre.

Entre deux messes et une préparation au mariage, l’abbé Jacky Marsaux court. Il court même beaucoup. Le 24 octobre prochain, il prendra le départ des championnats de France de marathon à Rennes. Ce sera son 41 e marathon. « Je me suis qualifié le 1 er mai 2019 lors du marathon de Sénart, en région parisienne. Je l’ai terminé en 4h19 », explique l’athlète de 66 ans, classé en catégorie master 6 (ex-vétérans).

« COURIR ME LIBÉRAIT L’ESPRIT »
Issu d’une famille de sportifs, « mes deux grands-pères faisaient du foot, du vélo et du tennis », Jacky Marsaux n’était pourtant pas très bon à l’école. « J’étais parmi les derniers en sport au collège ».

La course à pied est une vocation tardive. Elle est arrivée dans les années 1990, au moment de sa formation pour devenir prêtre. « Pendant le séminaire, j e vivais à Paris, près du jardin du Luxembourg. J’avais besoin de moments pour décompresser. Un futur prêtre allait souvent courir. Je l’ai suivi et j’ai pris goût à la course. Ça me libérait l’esprit ».
Ce qu’il préfère ce sont les longues distances plutôt que les sprints. Rapidement, il assure ses premières courses de 10 km et de semi-marathon. « À la fin de l’une des premières courses auxquelles j’ai participé, un joggeur est venu me voir pour me poser des questions sur la Bible. C’était un moment magnifique », sourit-il aujourd’hui.

PREMIER MARATHON EN 3 H 32

En 1994, il rejoint le club de l’US Camon près d’Amiens. Un club où il est toujours licencié. La même année, il effectue son premier marathon à Amiens. « Il n’y avait pas beaucoup de conseils à l’époque, je ne savais pas trop ce qu’était un marathon. Pour me préparer, je suis parti faire des randonnées en montagne. On y cultive un effort prolongé et modéré, idéal pour le marathon ».

Une première expérience qui s’est bien passée. « Cela ne m’a pas paru compliqué mais j’avais l’impression d’une conquête d’une terre inconnue ». Il boucle les 42,195 km en 3 h 32. Un premier qui en appelle rapidement d’autres. En près de 30 années, l’abbé Marsaux enchaîne les marathons : Rome, Prague, Paris, Amiens et Poix-de-Picardie, entre autres.

PAS LE DERNIER

Pour ce nouveau challenge qui l’attend bientôt, il s’est une nouvelle fois entraîné à la montagne pendant ses vacances. « J’ai fait des entraînements de fractionné sur des sentiers ». Depuis son retour à Albert, il court trois à quatre fois par semaine. « La course m’aide à me réguler, à trouver un équilibre. Je suis plus concentré et plus attentif aux autres ».

Pour sa quatrième participation aux championnats de France de marathon, Jacky Marsaux n’espère pas réaliser un temps. « J’ai des problèmes articulaires et je ne m’entraîne pas depuis assez longtemps. Il faudrait pratiquement s’entraîner 1 an avant ». Pour autant, l’abbé Marsaux n’envisage pas de raccrocher les baskets. « J’aime beaucoup la rencontre avec d’autres coureuses et coureurs. Il y a aussi l’aspect de la fête et de se donner des objectifs. Je ne me suis jamais dit que ce serait le dernier », conclut-il, prêt à se lancer à l’assaut de nouvelles courses.

Article et photos d’ Adeline Collet
Courrier Picard
Edition du lundi 20 Septembre 2021