Zoom sur …La communion spirituelle

En ces temps de coronavirus, il n’est plus possible pour la plupart de communier physiquement. Mais il est tout à fait possible, voire recommandé, de communier spirituellement ! Mais connaissez-vous la communion spirituelle? Un témoignage et quelques points de repères pour vous guider…

La communion spirituelle, une communion de désir – vraiment ?

Décidément cette période de confinement nous incite à revisiter un tas de choses dans nos vies. Un tas de choses qui nous paraissaient acquises. D’ailleurs ces temps-ci, on lit souvent qu’il va y avoir un « avant » et un « après » le confinement.

L’interdiction de célébrer la messe en public a certainement été un coup de semonce qui nous a révélé la gravité de la situation. On ne peut même plus aller à la messe ! Alors que c’est justement maintenant qu’on en aurait eu le plus besoin…

Tout comme un « célibat géographique » peut aider un couple à se retrouver, à inventer des rituels pour entretenir la flamme, ce « jeûne eucharistique » m’est certainement donné pour redécouvrir l’Eucharistie et pour revoir les bases de ma dévotion eucharistique, de mon amour personnel envers Jésus-Christ.

L’eucharistie, c’est Dieu-avec-nous, c’est la présence « réelle » du Dieu fait homme ressuscité… certes, mais. Mais maintenant, je me rends compte à quel point je ne l’ai pas vécu, à quel point j’en suis resté à la routine, à la façade, à entretenir mollement une relation plutôt tiédasse avec Jésus présent dans l’eucharistie. En visionnant sur Internet les messes célébrées par des prêtres quasiment seuls, cela saute aux yeux : leur manque de recueillement, la rapidité des paroles de la consécration contraste avec l’homélie soignée, faite avec amour pour encourager les pauvres fidèles bannis de l’église. C’est tout à fait moi. Je monte solennellement vers l’autel pour faire la lecture, je sors mon « Prions en église » avec ostentation de ma poche pour montrer que je suis un habitué, un ami de la maison pour ainsi dire ! Mais pendant les paroles de la consécration, il m’arrive si souvent de penser au pain, qu’il faudra prendre en passant à la boulangerie, et en allant communier… je n’ose même pas dire à quel point mes pensées dévient, un peu comme un époux qui essaierait de se souvenir de la date du prochain contrôle technique tout en embrassant sa femme !

Alors oui, j’ai pris la ferme résolution de profiter de cette opportunité que me donne le confinement, et de réciter plusieurs fois par jour une communion spirituelle pour entretenir la flamme de mon amour envers Jésus ; et quand nous pourrons à nouveau aller à la messe et communier, j’ai la ferme résolution d’aller me confesser avant et de tout faire pour, à l’avenir, bichonner ma relation avec Jésus.

Propos recueillis par Colette Deschamps

« Seigneur, je crois que tu es réellement présent dans le saint sacrement de l’eucharistie.

Pain de Dieu, tu es source vive jaillissante en vie éternelle.

Je ne peux te recevoir aujourd’hui mais je sais que la puissance de ton eucharistie me rejoint en cet instant.

Donne-moi de l’accueillir, je t’en rends grâce. »

 « Si nous sommes privés de la communion sacramentelle, remplaçons-la, au moins autant qu’il se peut, par la communion spirituelle. C’est celle que nous pouvons faire à chaque instant; car nous devons toujours être dans un désir brûlant de recevoir le Bon Dieu. La communion spirituelle fait à l’âme comme un coup de soufflet au feu qui commence à s’éteindre, mais où il y a encore beaucoup de braise: on souffle et le brasier se rallume.  » 
Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars