Un an déjà… La famille Deroubaix en Afrique!

Il y a un an, la Famille DEROUBAIX s’envolait vers le continent africain… La famille nous écrit cette lettre et illustre avec cet album photo la joie de vivre et de partager le quotidien des enfants et des familles de leur quartier d’Abobo Baoulé situé au Nord d’Abidjan en Côte d’Ivoire…

Le premier septembre 2017, avec nos trois enfants (Samuel, Mathilde et Fanny) nous quittons Abbeville et la côte Picarde, et nous nous envolons pour la Côte d’Ivoire. L’ONG FIDESCO nous envoie en mission dans le quartier d’Abobo Baoulé au nord d’Abidjan. En tant que directrice et gestionnaire nous nous mettons au service de l’école du Petit Baobab fondée en 2013 par notre partenaire, Sœur Rosaria, religieuse de la communauté Sainte Famille de Spoleto. Cette école évolue d’année en année depuis son ouverture en 2013.Le premier septembre 2017, avec nos trois enfants (Samuel, Mathilde et Fanny) nous quittons Abbeville et la côte Picarde, et nous nous envolons pour la Côte d’Ivoire. L’ONG FIDESCO nous envoie en mission dans le quartier d’Abobo Baoulé au nord d’Abidjan. En tant que directrice et gestionnaire nous nous mettons au service de l’école du Petit Baobab fondée en 2013 par notre partenaire, Sœur Rosaria, religieuse de la communauté Sainte Famille de Spoleto. Cette école évolue d’année en année depuis son ouverture en 2013.

Nous avons nous-mêmes du mal à le croire, mais le 1er septembre 2018, nous fêtions déjà un an de mission ! Que d’aventures, de découvertes, d’étonnements, de rencontres et de joies depuis notre arrivée à Abidjan ! Si nous avions l’idée en tête depuis plusieurs années, la concrétisation est une autre affaire… Quitter notre quotidien en France et se retrouver du jour au lendemain habitants d’un quartier africain, où tout est différent : la culture, les modes de vie, les richesses … tout cela bouscule, tantôt en nous émerveillant tantôt en nous effrayant !

Les premiers mois, nous comprenons petit à petit les enjeux de notre présence. Ici en Côte d’Ivoire, peu d’écoles proposent la scolarité dans les conditions de l’école du Petit Baobab. En effet, les écoles ont en général des effectifs de 60/100 élèves par classe. Avec un tel effectif, il est difficile de proposer une pédagogie permettant l’épanouissement de chacun des enfants. L’état Ivoirien, après avoir rendu l’école obligatoire à partir du CP, se rend compte qu’il ne peut pas répondre réellement à cette obligation. Aujourd’hui, seulement 75 % des enfants concernés sont scolarisés alors que les écoles d’enseignement public ou privé sont déjà largement saturées. Face à ce problème, l’état semble impuissant, il encourage donc les initiatives du privé afin de développer plus rapidement de nouvelles écoles et imaginer de nouvelles prises en charge. L’école du Petit Baobab est encore en développement. A la rentrée 2018/2019, nous ouvrons la première classe de CM2 et une deuxième classe de CE2, il y a 13 classes de 30 élèves de la maternelle au primaire avec 2 classes encore en projet d’ouverture. Elle demeure donc encore fragile et nécessite un suivi rigoureux sur le plan budgétaire et pédagogique, d’où l’aide que nous venons apporter à Sœur Rosaria.

Avec notre expérience française de directrice d’école et d’éducateur spécialisé, nous mettons nos compétences au service de l’école. Nos missions y sont très variées. Il s’agit pour Anne de travailler avec l’ensemble du personnel pour veiller au bon déroulement de l’école et à l’épanouissement de chacun des élèves, de veiller aux pratiques de l’équipe enseignante et amener de nouvelles idées, tout en travaillant en collaboration avec l’inspection académique et la direction diocésaine.Pour Rémi, il s’agit d’assurer la gestion administrative et financière de l’école : des inscriptions des enfants au contrat de travail des salariés en passant par la réception des frais de scolarité, le versement des salaires et la gestion des stocks de la cantine… La première année a aussi été rythmée par les travaux de construction de la nouvelle cantine, fonctionnelle pour la rentrée 2018/2019.

En plus de nos missions respectives, nous tentons d’encourager le personnel enseignant à une prise en charge de chacun des enfants malgré leur différence, leur difficulté, et nous nous réjouissons de petites avancées…Si notre travail au sein de l’école nous occupe beaucoup, notre mission ne s’arrête pas là !En arrivant en Côte d’Ivoire, c’est tout notre quotidien qui a changé…En imaginant Abidjan, on pourrait penser à la plage, au sable fin et au cocotier mais en réalité on vit dans le sable, avec quelques cocotiers, mais très loin de la plage. En effet, nous sommes installés au Nord-Est d’Abidjan, dans le quartier d’Abobo Baoulé. C’est un quartier populaire en mutation permanente qui ressemble plus à un village Africain qu’à un quartier citadin. Il y a quelques années, Abobo Baoulé était encore un village et la zone que nous habitons était en pleine brousse. Comme beaucoup de villages autour d’Abidjan, il a connu une croissance démographique rapide, entraînant un grand nombre de constructions hétéroclites : des cabanes en bois et en tôles côtoient des immeubles en construction (parfois déjà habités) ou encore des villas climatisées !  Les habitations ont été construites avant d’imaginer les routes, ce qui implique une circulation difficile surtout par temps de pluie.Rapidement, nous nous rendons compte que ce quartier apparaît comme un quartier pauvre pour les habitants d’Abidjan. D’ailleurs, les locaux ne comprennent pas toujours pourquoi des blancs décident de venir vivre à Abobo Baoulé !Les bords de la « route » sont ornés de boutiques en tout genre : vente de nourriture, de bricoles diverses et variées, des menuisiers, des coiffeurs… et peuvent parfois sortir de terre en une seule journée !Une grande difficulté pour nous à notre arrivée fut d’accepter les nombreux déchets dans notre nouveau quartier. Ici, nous ne parlons pas de tri sélectif, et le ramassage des déchets est un luxe…

Petit à petit, nous avons fait de ce quartier notre quartier. Nous ne sommes plus les petits nouveaux même si nous restons les blancs du quartier ! Nous tentons de prendre au mieux notre place… Ici, c’est le voisinage le premier allié, avant même la famille. Il nous a fallu aller de l’avant pour aller à la rencontre de nos nouveaux voisins. Aujourd’hui, nous apprécions beaucoup ces temps partagés avec eux, sous le manguier à prendre les nouvelles, à parler de tout et de rien, des habitudes de chacun, pour goûter différentes spécialités ou fêter un anniversaire ! Nous sentons que nous prenons maintenant une réelle place et certains voisins peuvent même parfois s’inquiéter quand notre emploi du temps ne nous permet pas d’aller les saluer.

On ne peut pas parler de nos voisins sans parler des enfants du quartier, auprès desquels nous passons aussi beaucoup de temps… La rue est aussi le jardin, l’aire de jeu de tous les enfants, alors nos enfants y passent du temps, et nous aussi ! Cela nous permet aussi de faire connaissance avec chacun des enfants… C’est un plaisir de les voir courir vers nous quand ils nous aperçoivent à notre retour du travail !

De plus, notre mission ici est aussi de nous immerger dans la vie locale, en tant que famille chrétienne. Ainsi, toutes nos activités quotidiennes prennent, sans que nous ne nous apercevions, une allure de témoignage : aller au marché en famille, Rémi qui joue et s’occupe des enfants devant le regard surpris des locaux de voir un papa jouer, Anne qui porte elle-même Fanny et son sac (à la place de la « servante » qui devrait le faire), prendre du temps en famille, inviter  notre nourrice (musulmane) et lui faire découvrir nos habitudes françaises, être ensemble, tout simplement. Ces activités « banales » prennent un sens différent lorsque l’on connaît la réalité de la cellule familiale ici : parents isolés, couples déchirés, enfants gardés par une nounou au quotidien ou mis en garde chez des oncles/tantes, parents démissionnaires ou dépassés par les difficultés de la vie…

Nous savons que notre modèle familial, même s’il est loin d’être parfait, montre que la famille chrétienne met l’amour au centre de sa vie.

Nous continuons chaque jour de découvrir, nous laissant surprendre par le temps qui file vite. Après une année ici, missionnaires en famille, nous ne nous posons plus de questions. Nous sommes ici parce que c’était notre place et que nous y étions attendus. Même si certaines journées sont plus sombres que d’autres, la bonne humeur et la joie ravive vite en nous cette flamme qui nous a fait partir. Nous vous confions notre mission et notre famille, en espérant que nos missions illuminent aussi bien votre quotidien que votre soutien illumine le nôtre !

 

Anne et Rémi DEROUBAIX