Œcuménisme : Vivre l’unité par la diversité

A l’occasion de la semaine de prières pour l’Unité des Chrétiens, l’Abbé Jacky Marsaux, délégué diocésain pour la promotion de l’Unité des chrétiens, nous donne quelques repères sur l’ œcuménisme et invite chacun à œuvrer pour l’unité par la diversité »

L’œcuménisme n’est pas un problème à part, réservé à quelques spécialistes (théologiens subtils, intellectuels désœuvrés ou habiles négociateurs). Il concerne tous les chrétiens que le Seigneur ne cesse d’appeler à l’unité. Nous pensons bien sûr à des situations : baptême, mariage, eucharistie, ministères,…

Il nous faut rechercher  la bonne attitude entre ces deux excès :

une unité au rabais (négation des différences, attitude fusionnelle rêvant d’un christianisme supra-confessionnel), ce que l’on a reproché injustement à Taizé ou un repli identitaire voire intégriste (intégrisme protestant ou orthodoxe et pas seulement catholique)

Vatican II fut un grand événement œcuménique, une ouverture décisive. Le pape saint Jean XXIII l’avait voulu dans cette intention. L’enjeu est clair : manifester ensemble la présence du Christ sauveur de tous les hommes. Nos divisions sont un frein à cette belle mission. Cinquante ans plus tard, l’enthousiasme semble retombé. Certains parlent même de “glaciation œcuménique…

Alors faut-il parler de crise ou d’ approfondissement ? Question posée déjà en 1984 par l’historien Claude Lepelley. Les rencontres chaleureuses avaient sans doute négligé les clarifications doctrinales. Car tel est le profit du dialogue doctrinal: nous recentrer sur l’essentiel, recevoir par les autres ce que nous avions peut-être oublié,… Profit aussi de la rencontre avec des protestants évangéliques plus habiles que beaucoup de catholiques pour évangéliser avec des moyens audacieux et contemporains… Et accompagner les convertis..

Pour nous aider à répondre, reprenons quelques éléments clefs de Vatican II

– “l’Église du Christ est présente dans [en latin : subsistit in] l’Eglise catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques en communion avec lui” (LG 14). Autrement dit, l’Église du Christ est plus large que l’Église catholique.

– la valeur des Églises et Communautés séparées : “on trouve de nombreux éléments de sanctification et de vérité, qui, en tant que dons propres à L’église du Christ, portent à l’unité catholique” (LG 8). Pratiquement, nous avons à recevoir des autres, humblement, ce que nous avons oublié ou négligé dans ce que le Christ a confié à ses disciples.

– les différentes confessions chrétiennes sont dans une “communion réelle, même si elle est imparfaite” (cf.UR 15). Ce qui se traduit par la reconnaissance mutuelle des baptêmes.

– “pas d’œcuménisme sans conversion intérieure” (UR 7) “l’Eglise est appelée par le Christ à une réforme permanente” (UR 6) cf. « conversion pastorale » relancée par le pape François…

– “unité dans le nécessaire, liberté dans le doute, en toutes choses la charité” (Jean XXIII repris dans GS 92). Tout n’est pas de la même importance. Une sagesse élémentaire…

– la hiérarchie des vérités et la portée des énoncés (cf. St Thomas d’Aquin : “L’acte (de foi) du croyant ne s’arrête pas à l’énoncé, mais à la réalité (énoncée)” (Somme Th. II-II 1,2) En des termes différents, nous parlons souvent des mêmes réalités. Le dialogue bienveillant fait avancer …

Chacun est donc invité, selon ses moyens, à œuvrer pour “l’unité par la diversité”, c’est-à-dire sans cacher nos différences. Mais en répondant aussi à l’appel du Christ à nous convertir, tant au niveau personnel qu’au niveau ecclésial pour nous rejoindre dans ce qu’il y a de plus fondamental.

Abbé Jacky MARSAUX
Délégué diocésain pour la promotion de l’unité des chrétiens

MARSAUXweb
Abbé Jacky Marsaux
Délégué diocésain pour la promotion de l’unité des chrétiens
26, rue de Boulan ALBERT
p.marsaux@sfr.fr

Semaine de prière dans notre diocèse

Prière du patriarche Athénagoras (orthodoxe)

Chaque nuit, je prie pour l’union des chrétiens
Chaque nuit, parfois à minuit,
parfois à quatre heure du matin,
je descends au jardin,
je vais au narthex de l’église.
J’allume deux cierges.
Devant l’icône de la mère de Dieu.
Et je prie pour l’union
Quand se fera-t-elle ?

Interrogé sur la fin du monde,
le Christ confesse son ignorance comme homme :
« Seul le Père sait.
Il connait le temps et les moments ».
Il en est de même pour l’union.

L’avenir est en Dieu.
Notre tâche est de faire mûrir le temps.

L’union viendra, ce sera un miracle,
un nouveau miracle dans l’histoire.
Quand ? Nous devons nous y préparer.
Car un miracle est comme Dieu : toujours imminent.