« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile » 1Co9,16

« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile. » (1 Co 9,16)

Paul a fait une rencontre et celle-ci a bouleversé sa vie. Il a rencontré le Ressuscité, Jésus de Nazareth. Cette rencontre est une révolution pour lui : il a fait l’expérience de la miséricorde de Dieu. Cette expérience ne le laisse pas indemne. Découvrir que l’on est profondément aimé par le Christ quelle que soit notre histoire nous transforme en profondeur. Dieu nous aime tel que nous sommes avec nos forces et nos faiblesses, avec nos richesses et nos pauvretés… et cet amour, je ne peux le taire car il est comme un feu qui brule au fond de moi et c’est une nécessité pour moi de le partager.

Dans la bible, Paul n’est pas le seul à avoir fait une telle expérience. Nous pouvons penser à Jérémie : « Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit ; tu m’as saisi, et tu as réussi. (…) Mais la parole était comme un feu brûlant dans mon cœur, elle était enfermée dans mes os. » (Jérémie 20,7.9) Nous pouvons aussi penser à Pierre et Jean pour qui il est impossible de se taire sur ce qu’ils ont vu et entendu (Cf. Actes 4,20) … et à tant d’autres personnages bibliques qui ont fait l’expérience de la miséricorde et qui sont brûlés du feu de l’amour de Dieu.

Ce feu de l’amour de Dieu qui brule en lui n’est pas un feu destructeur. Non ! C’est celui de la vie qui jaillit et qui n’a d’autre désir que d’être partagé, annoncé. Ainsi le malheur de Paul ne viendrait pas d’une menace extérieure s’il n’accomplit pas sa mission. Non ! Son malheur viendrait du fait de taire ce qui l’anime, ce qui le fait vivre. La passion pour l’Évangile est devenue pour lui une seconde nature. Sa joie et sa récompense sont de savoir qu’il accomplit sa mission en annonçant à tous la Bonne Nouvelle du Christ mort et ressuscité.

Cette mission est aujourd’hui la mienne, la vôtre, la nôtre ! Elle est celle de l’Église toute entière. Elle est l’invitation de notre évêque dans cette lettre pastorale. Dieu, au jour de notre baptême, nous a choisi pour annoncer l’Évangile. A la confirmation, par le don de l’Esprit-Saint, il nous envoie pour annoncer l’Évangile. Ne rêvons pas d’être un superhéros pour le faire… mais comme Paul, engageons-y toute notre personne.
A chaque fois que j’ose une parole pour dire cette Bonne Nouvelle, même avec des mots maladroits… sans forcément voir les fruits que cela peut porter, c’est là que je trouve la joie.

C’est là que s’enracine ma louange, mon action de grâce !

Père Yves DELEPINE

Sa joie et sa récompense sont de savoir qu’il accomplit sa mission en annonçant à tous la Bonne Nouvelle du Christ mort et ressuscité.