« Le Seigneur aura en toi sa joie, il te renouvellera par son Amour. Il exultera pour toi de joie et se réjouira » (So 3, 16-17)

« Le Seigneur aura en toi sa Joie, il te renouvellera par son Amour. Il exultera pour toi de joie et se réjouira »

La joie du Seigneur… voilà qui peut nous sembler mystérieux. La joie que nous avons éprouvée cette année aurait-elle quelque chose à voir avec celle de Dieu ?

« Je suis dans la Joie, une Joie immense! Je suis dans l’allégresse car mon Dieu m’a libéré ! »

Nous avons chanté souvent au cours de l’assemblée synodale et lors de la saint Firmin ce refrain qui prend acte de ce qui s’est passé dans notre cœur lors de ces évènements.

Nous avons l’habitude de repérer la joie aux manifestations extérieures qu’elle procure : La joie se lit sur le visage!

Sous l’effet d’une annonce, d’un évènement, d’une espérance, quelque chose s’unifie en nous, le cœur rejoint le corps et l’on se met à rayonner, à chanter et pour les plus extravertis à danser…

Nous avons vu lors de l’assemblée la fraternité se mettre en marche. Le cœur rejoint le corps. Puisque son Esprit  habite notre cœur, c’est bien le Seigneur qui nous rejoint par notre corps.

Qu’allons-nous donc faire pour continuer à éprouver ce bonheur?

Nous sommes appelés aujourd’hui à prendre notre envol. Après deux années de préparation puis une année synodale qui furent des années de conversion, nous sommes appelés à exercer à partir de la fraternité missionnaire notre vocation de fils et fille de Dieu, enracinés dans l’union au Christ.

« Mon Dieu m’a libéré! » Joie de la Samaritaine, Joie de Bartimée, Joie de Zachée, Joie du lépreux, … Joie première de celui qui est sauvé. Nous l’avons prié, nous avons été exaucés. Nous le prions encore dans l’espérance d’être de nouveau exaucés.

Pour  que cette joie dure, nous sommes appelés à aller plus loin. Nous sommes appelés à dire à ceux qui nous entourent combien cette libération change la vie. Nous verrons naitre, un jour, chez l’autre, la même joie. Alors la nôtre aura grandi. C’était mon salut, c’est devenu un salut partagé. Je suis devenu missionnaire.

Irons-nous encore plus loin ?

Ce salut partagé trouve sa source dans la joie du Seigneur : « Le Seigneur aura en toi sa Joie, il te renouvellera par son Amour… » dit le livre de Sophonie.

Nous sommes amenés à prendre progressivement conscience que si le Seigneur trouve en  nous sa joie, la nôtre est définitive quand nous cherchons la sienne. De mon salut je passe au désir de le partager avec mon prochain puis de ne vouloir que la joie de Dieu.

« Heureux qui est heureux du bonheur de son Dieu » (Office des lectures du jeudi 18oct). Contemplation définitive, que nous espérons atteindre quelquefois, fruit de la prière et de l’exercice de la charité.

Si nous ouvrons notre cœur jusque-là, notre danse ne sera pas alors un prétexte pour trouver la joie, comme une excitation que l’on crée pour rechercher une sensation qui lui ressemble. Mais à l’inverse notre danse sera le reflet de la joie profonde, de la joie divine, sommet de notre unité et de notre liberté !

« Il exultera de joie et se réjouira », et la danse sera belle !

Hubert Brandicourt

« Le Seigneur trouve en nous sa joie. Et la nôtre est définitive quand nous cherchons la sienne. »