BONNES VACANCES…

Il vient le temps de la trêve estivale. Avec elle, notre imagination se libère et nous osons rêver.
Que nous puissions partir « en vacances » ou que la conjoncture économique, la maladie ou
quelques autres maux nous privent d’un déplacement régénérateur pourtant si nécessaire,
il nous faut bien consentir à reconnaître que les mois d’été nous portent au rêve.
Parce que les rythmes ralentissent et que les beaux jours se font malgré tout plus fréquents ainsi que les congés,
nous pouvons prendre le temps de rêver un monde meilleur, une création plus écologique, des amours plus porteurs, des efforts de fraternité, de paix et de réconciliation, plus efficaces.
N’est-il pas essentiel, dans notre monde si éprouvé, d’apprendre à oser rêver, pour découvrir toutes les énergies que nous avons à libérer en nous pour accepter les changements de mentalité, d’habitudes, de regard nécessaires ?

Oser rêver, ce n’est pas s’évader dans un monde de chimères en fuyant le réel devenu insupportable. C’est réaliser que nous avons tous en nous des capacités d’invention insoupçonnées pour créer avec d’autres les conditions d’une plus grande humanisation de notre monde. Certains parleront de qualités, d’autres de dons ou de charismes, et pourquoi pas de « cadeaux de Dieu » à tout homme ?
Mais nous ne transformerons nos rêves en réalités que si nous acceptons de les partager avec d’autres, de nous enrichir mutuellement de ces multitudes de songes que favorise la période privilégiée du temps de « vacances ».
Cette voie ouverte passe par l’acceptation, en s’appuyant sur les richesses du passé et de l’expérience, de ne pas avoir
peur de « casser » nos schémas pour aller de l’avant.
Tout ceci exige une confrontation constructive, faite d’estime, de respect et d’amour du plus grand nombre.
Voilà plus d’une décennie que sociologues, économistes et politiques s’aventurent à parler d’une nouvelle ère : celle des loisirs. En leur laissant la responsabilité de ce nouveau concept aguichant, je ne peux m’empêcher de penser à ceux que les conditions de vie actuelles privent de ces « rêves partagés ». Il y a aussi ceux qui ne savent pas ou ne veulent pas prendre le temps de la détente et des loisirs : se croiraient-ils indispensables ou se laisseraient-ils enfermer dans la tentation d’une vie toute donnée aux autres ?  Or, on ne peut donner que ce que l’on a reçu et expérimenté.
Et si nous reprenions à notre compte ce chant que moult adolescents, dans les aumôneries scolaires ou le scoutisme ont tant chéri dans les temps anciens : REVE D’UN MONDE ?

J’ai fait le rêve d’un monde
Monde plus beau à faire ensemble
Rêve d’un monde, Monde nouveau

Abbé Dominique – Marie Dupré