Le Guetteur 142 édito


Et si Dieu nous parlait  à travers
les événements de l’an passé?

■ C’est l’anniversaire du début de l’invasion de l’Ukraine et de toutes ses conséquences. Même si nous sommes loin des zones de combats et de destructions, nous ne sommes pas à l’abri des représailles : l’approvisionnement en gaz russe est devenu de plus en plus difficile avant d’être impossible. Il faudra donc réduire le chauffage et économiser l’énergie. Nous avions oublié notre dépendance et notre fragilité.

Mais il y a aussi des changements inattendus.
L’unité des pays européens est renforcée. L’accueil des millions d’exilés ukrainiens est une réussite. Même si la solidarité financière implique une baisse de notre niveau de vie, personne ne conteste notre effort pour aider ceux qui se battent pour leur liberté. Nous acceptons aussi de payer le prix de notre démocratie.

■ Il y a plus longtemps, un autre événement avait bousculé nos vies. 11 ne s’agissait pas d’un événement français, local, mais mondial : une pandémie dont on ne savait pas bien le nom, l’origine, la dangerosité. La covid apportait bien des contraintes : être vacciné, porter un masque, être confiné si on se découvrait « positif », ne plus se réunir (même pour des offices religieux !). Pour les personnes fragiles, c’était même un danger de mort.

Mais il y a eu des conséquences imprévisibles.
Le personnel médical a fait preuve d’un dévouement extraordinaire. Le télétravail s’est beaucoup développé, réduisant les déplacements et la fatigue, apportant des économies pour des locaux devenus moins utiles. Pour les cérémonies religieuses, on a remplacé la messe du dimanche par une célébration via internet avec une nouvelle participation pour son animation.

■ Il y a encore plus longtemps, nous avons été prévenus d’un changement climatique. Nous pensions plus ou moins que ce serait dans bien des années et voilà que la météo nous surprend. Même chez nous, il y a eu des tornades. · Ce qui semblait une question pour des savants provoque notre inquiétude, même pour nous qui vivons dans les régions « tempérées ». Quel sera le monde dans lequel vivront nos descendants ?

Mais il semble que l’humanité commence à se réveiller.
Malgré les tensions entre des systèmes politiques fortement opposés, malgré la stupidité des dictateurs qui s’estiment à l’abri avec leur pouvoir ou leur fortune, on prend davantage conscience du danger. L’écologie n’est plus une fantaisie pour quelques rêveurs mais une urgence pour la survie de l’univers.

Le Carême va commencer. C’est le moment de regarder notre année passée avec lucidité, mais aussi avec espérance. Dieu nous parle a travers ces événements qui nous étonnent et nous dérangent. Nous savons aussi que l’Esprit-Saint peut nous éclairer et nous guider, si nous le lui demandons.

Abbé Gérard LEFEVRE