Contempler la beauté des bouquets liturgiques pendant le Carême

Les fleurs sont l’élément essentiel de la décoration dans la plupart des églises. Mais il ne s’agit pas de fleurir une église au gré de son inspiration. Il y a des codes. Chaque fête et chaque temps a sa couleur, sa forme et sa signification spirituelle. Le Carême en particulier.

Pour composer les bouquets de Carême, en règle générale, on garde tout le long de ce temps un fil conducteur : une seule composition avec quelques variations au fil des dimanches. Cette base de la composition est très simple, dépouillée, pour symboliser au mieux le désert avec des branches d’arbre mortes qui annoncent la Rédemption par la Croix, des pierres claires et foncées qui figurent la terre et quelques fleurs séchées qui symbolisent la mort avant la Résurrection. La composition sera partagée entre deux vases argentés formant ainsi une alliance symbolique de la Rédemption par la Croix et la Résurrection. Pour préparer le mystère pascal au fil des dimanches, on y ajoutera des branches, des graines et des fleurs séchées pour ensuite les compléter avec des feuillages verts et des fleurs fraîches qui exprimeront le jaillissement de la vie nouvelle du Ressuscité et de sa victoire sur la mort.

Petit guide des bouquets de Carême :

Le 1er dimanche de Carême, on ajoute du sable sur les pierres foncées et des branches couvertes de lichens (mousse qui envahit les branches des arbres).

Le 2e dimanche de Carême est le temps de la transfiguration : des branches de cornouiller (arbuste à petites fleurs jaunes) vont alors enluminer le bois sec, accentuant le contraste entre la mort et la vie, entre la Passion et Pâques. Elles laissent ainsi paraître la gloire de Dieu. Des petits bouquets de jonquilles ou d’immortelles symbolisant l’espérance s’y ajouteront.

Le 3e dimanche de Carême rappelle ce que Jésus dit à la Samaritaine : « Si tu savais le don de Dieu » Jean, 4-10. Une cruche avec des genêts et des jonquilles symboliseront la miséricorde qui fait passer de la mort à la Vie.

Pour exprimer les paroles du 4e dimanche de Carême consacré à l’aveugle-né qui vivait dans les ténèbres, à côté des branches de bois mort on allumera un cierge pour signifier la lumière du Christ.

Enfin, le dernier dimanche du Carême, celui de la résurrection de Lazare, la composition florale soulignera alors le contraste entre la mort et la vie, en ajoutant aux branches un simple feuillage printanier.

Le Dimanche des Rameaux, le bouquet sera centré sur la Croix. Au pied d’une statue du Christ sur la Croix, aux pierres noires et blanches, ainsi qu’aux branches de bois mort, celles qui ont été le fil conducteur pendant tout le Carême, on ajoutera des palmes, le symbole de la victoire sur le mal, et des lys blancs qui montrent la participation de Jésus à la Gloire du Père. Enfin, l’ensemble sera complété de gerberas rouges qui évoquent le sang versé par amour pour l’humanité.

 

Source: ALETEIA

Toutes ces fleurs qui accompagnent le Carême sont là pour nourrir notre vie spirituelle et ses vertus. C’est la raison pour laquelle elles doivent avoir la plus grande expressivité, comme l’a souligné le pape Jean Paul II dans sa Lettre Apostolique Vicesimus Quintus Annus : « Le pain et le vin, l’eau et l’huile, mais aussi l’encens, les cendres, le feu et les fleurs et presque tous les éléments de la création ont leur place dans la liturgie comme une offrande au Créateur et contribuent à la dignité et à la beauté de la célébration ».