« Donnez et vous recevrez. » (Luc 6,38)

Depuis quelques dimanches, je suis impressionné et pour tout dire un peu gêné par le nombre d’appel aux dons qui sont lancés à la fin de la messe. Je suis touché de ne pas entendre de soupir de lassitude et de la réponse généreuse que vous leur adressez. Je vous vois toujours prêts à donner. Je vous en remercie, non parce que je serais le porte-parole auto-proclamé des associations ou groupes qui présentent ces demandes, mais pour votre générosité. Il serait facile d’argumenter que pour une paroisse qu’on qualifie parfois de « riche » ou de « bourgeoise » ce n’est pas un grand effort, mais c’est injuste et faux.

Donner ce n’est pas si facile, et ce n’est pas qu’une question de ressources matérielles, un don est vrai lorsqu’il implique un don de soi, et c’est ce qui fait sa valeur. Et vous savez aussi donner de vous-même, je reste émerveillé par l’importance du bénévolat dans la paroisse et pas seulement au service de celle-ci.

Nous allons entrer dans la période des cadeaux, là encore il est de bon ton que le curé fustige les travers de la société de consommation (et c’est évident que lui, vit dans un monde qui le met à l’abri de ce genre de tentation !!!). Pourtant, donner doit être un acte d’amour, alors pourquoi pas à Noël aussi ? Gâtez les enfants et
vos proches, du moment que vous n’oubliez pas ceux qui ont moins, et pire encore ceux que l’on ne voie plus. Le sourire offert à celui qui mendie vaut infiniment plus que tout ce que vous pourriez déposer dans sa sébile improvisée, et lui permet d’accepter ce que vous lui offrez en honorant sa dignité d’homme et de frère.

Je voudrais donc vous inviter à vivre le temps de Nativité, en reconnaissant dans le petit enfant de la crèche Celui qui vient se donner, Lui qui est le don absolu de l’Amour de Dieu. Accueillez-le comme un mendiant, acceptez de n’avoir rien à Lui donner en retour. Car aucun d’entre nous ne mérite que Jésus vienne s’abandonner entre ses mains. Mais c’est en devenant l’un d’entre nous, en recevant notre humanité et toute la misère qui l’accompagne qu’Il fait de nous les Enfants de Dieu. Oui, recevez-le, recevez de Lui votre dignité. Nous avons encore à apprendre à donner, mais il nous faut plus encore, apprendre à recevoir de Celui qui
nous a tout donné. Le Père ne nous demande que cela.

Bertrand Ledieu