Une école de prédication et du témoignage

Parmi les six chantiers ouverts dans la suite du synode, le premier prévoyait la création d’une équipe pour réfléchir à la création d’une école de la prédication et du témoignage.

Dominique Wyttynck a piloté cette réflexion avant d’en confier le résultat au conseil épiscopal. Ce chantier devient projet diocésain de façon à ce qu’une école de la prédication et du témoignage puisse effectivement voir le jour.

Retour avec Dominique sur le cheminement et les réflexions de l’équipe.

Voir, entendre, annoncer

L’équipe s’est réuni cinq fois sur une courte période, de janvier à juin 2019 : un parti pris pour ne pas s’épuiser ni se perdre. Interpelés dès leur première rencontre par la lettre de St Jean « Ce que nous avons vu, entendu, nous vous l’annonçons » (Jn 1, 1-4), chacun s’est mis à l’écoute de l’Esprit Saint et de la Parole de Dieu.

Pour Dominique, cela a été fondateur de la réflexion : « Ces versets (J1, 1-4) nous ont invité à entendre et voir le Christ présent dans nos vie et dans notre écoute quotidienne de la Parole, pour soi mais aussi pour le monde. »

Comme en équipe synodale, comme lors des partages de l’année de l’Esprit Saint, ils ont avancé ensemble en priant avec la Parole du jour. Pour eux, deux questions essentielles : « Qu’est-ce que le Seigneur nous dit personnellement mais aussi collectivement pour l’Eglise et pour le monde. Comment cette nourriture quotidienne de la Parole fait de nous des annonceurs ? »

« Le libellé du chantier a été un socle commun, explique Dominique Wyttynck, l’invitation à aider les baptisés à entrer dans une plus grande familiarité quotidienne avec la Parole de Dieu, à l’écoute de l’Esprit Saint, et en lien avec le temps liturgique. »

Témoignage et prédication

Le témoignage est de l’ordre de l’évidence, un appel, une exigence pour tout baptisé : Comment ne pas parler de celui qu’on aime ?

La prédication est plus difficile à définir et à comprendre. Nous gardons en tête l’image d’un homme d’Eglise à l’ambon. Pourtant la prédication ne se cantonne pas à l’homélie, elle est aussi un appel pour des laïcs, même si elle repose sur des charismes à découvrir. Elle s’exerce en situation de préparation au mariage, de catéchèse, d’accompagnement des familles en deuil… ou toute situation du quotidien.

Si chaque baptisé est appelé à être témoin, il existe un charisme particulier pour la prédication. (Charisme : don de Dieu que l’on expérimente et qui est visible par d’autres. On ne se l’invente pas, on ne se l’attribue pas soi-même. Il est reconnu par la communauté)

Ce mot de prédication reste toujours à explorer. Mais après avoir travaillé avec son équipe, Dominique Wyttinck partage sa réflexion :

« Je sens bien que la prédication se nourrit d’un temps d’écoute quotidien de la Parole, qu’il est nécessaire d’apprendre, d’expérimenter, de discerner les moments où le Seigneur nous demande d’être témoins et/ou prédicateur. Alors, en étant à l’écoute de l’Esprit Saint, il nous faut apprendre à sortir de notre cœur profond ce qui doit être vu et entendu, les mots nécessaires pour l’aujourd’hui. »
Cela modifie notre perception de l’autorité. Nous pouvons tous écouter, entendre l’Esprit Saint : « avoir autorité, ce n’est pas seulement acquis après sept années de séminaire. La Parole elle même enseigne. Je peux être mue par une parole qui ne viendra pas d’un savoir mais qui, inspirée par l’Esprit Saint, conviendra à la situation. »

Dominique nous invite ainsi à relire notre propre vie. « Relisons notre Histoire sainte : dans ma vie, quels passages du Christ ?, quelles Paroles fondatrices ?, comment le Christ m’a-t-il construit ? relevé ? Pour me conduire dans quelle mission …

« Notre cœur n’était-il pas tout brûlant ? »

L’objectif d’une école est alors d’offrir aux chrétiens du diocèse des modules de formation et d’expérimentation pour grandir dans la familiarité avec la Parole de Dieu, oser témoigner avec elle, oser une parole sur la Parole dans différentes circonstances et missions. Cette formation permettrait de développer des connaissances (en modules) et favoriserait l’expérimentation (actions / relecture). Seraient concernées toutes personnes ayant soif de découvrir, approfondir la Parole de Dieu pour être des Porteurs d’Evangile.

« Pour accueillir et oser la nouveauté, pour être une Eglise en sortie, pour être porteurs d’espérance et vecteurs de la Parole dans son inattendue et son inouïe, ne perdons aucune occasion d’être témoin et de transmettre cette lumière du Seigneur pour aider nos contemporain à bénéficier de Sa présence ! »

Propos recueillis par Marie Roussel

____________________________________________________________________________
Chantier 1 : Une équipe réfléchira à la création d’une école de la prédication et du témoignage dont les objectifs seraient : aider les baptisés à entrer dans une plus grande familiarité avec la Parole de Dieu de telle sorte qu’ils n’aient pas peur de s’appuyer sur elle pour la mission et le témoignage, aider les baptisés à trouver « les mots pour le dire », apprendre une pratique évangélique et missionnaire du témoignage.

« Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons.

Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous.

Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ.

Et nous écrivons cela, afin que notre joie soit parfaite »

Première lettre de Saint Jean (Jn1, 1-4)