Tous Saints ! Pourquoi pas ?

Le Pape François ne cesse de nous le rappeler depuis le début de son pontificat : nous sommes tous appelés à réaliser la vie de sainteté qui nous a été offerte le jour de notre baptême. Redécouvrons tout d’abord qu’elle est un chemin de bonheur, à la portée de tous. Je me permets de citer quelques lignes du Pape dans son Exhortation apostolique, La joie et l’allégresse :

« Ne pensons pas uniquement à ceux qui sont déjà béatifiés ou canonisés. L’Esprit Saint répand la sainteté partout, dans le saint peuple fidèle de Dieu, car « le bon vouloir de Dieu a été que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel ; il a voulu en faire un peuple qui le connaîtrait selon la vérité et le servirait dans la sainteté » (Concile œcuménique Vatican II, Constitution Dogmatique, Lumen Gentium, sur l’Église, n. 9). Le Seigneur, dans l’histoire du salut, a sauvé un peuple. Il n’y a pas d’identité pleine sans l’appartenance à un peuple. C’est pourquoi personne n’est sauvé seul, en tant qu’individu isolé, mais Dieu nous attire en prenant en compte la trame complexe des relations interpersonnelles qui s’établissent dans la communauté humaine : Dieu a voulu entrer dans une dynamique populaire, dans la dynamique d’un peuple.

J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, ‘‘la classe moyenne de la sainteté’’ (Cf. Joseph Malègue, Pierres noires. Les classes moyennes du Salut, Paris 1958).

Laissons-nous encourager par les signes de sainteté que le Seigneur nous offre à travers les membres les plus humbles de ce peuple qui « participe aussi de la fonction prophétique du Christ ; il répand son vivant témoignage avant tout par une vie de foi et de charité » (Concile œcuménique Vatican II, Constitution Dogmatique, Lumen Gentium n.12). »

La Sainteté devrait être une ambition raisonnable pour chacun d’entre nous. Alors essayons de nous préparer à vivre cette belle fête de Toussaint dans cette espérance.

Bertrand Ledieu