Joyeux carême à tous !

Le Carême vient de commencer, temps d’efforts et de pénitence, certes, mais surtout temps offert pour vivre une conversion personnelle. C’est-à-dire faire place au Mystère de Pâques dans sa vie.
Nous allons prendre un chemin qui nous conduira des cendres dont sont marqués nos fronts en signe de deuil au feu vivant de la nuit de Pâques.
Nous posons ainsi nos pas dans ceux du peuple Hébreux échappant à l’esclavage pour découvrir son Dieu pendant quarante années d’exode au désert.
Nos quarante jours font écho aux tentations du Christ au désert. Cette « quarantaine » est bien ce temps où nous choisissons la liberté avec Jésus pour nous détacher de la maladie de nos péchés. Et s’il s’agit bien de mourir à sa suite, c’est au mal qu’il faut mourir, pour vivre de son Amour. Les cendres sur notre visage disent ce deuil à faire. La mort est morte, tel est le message de Pâques, et le fondement de notre foi.
Le terme de ce « pèlerinage » du Carême, où nous faisons étape par les « lieux saints » de la Semaine Sainte : les rameaux, la Cène, le Calvaire, c’est la Résurrection. C’est un chemin joyeux pour redonner sens à notre baptême : d’esclave tu es devenu(e) l’enfant du Père, libéré(e) du péché et de la mort par l’Amour du Christ et le don de l’Esprit. Alors n’arborons pas une « face de Carême », grise comme les cendres, mais offrons bien au contraire à ceux qui nous entourent un visage aimant, et joyeux : Christ est vainqueur, et y croire c’est la première étape de notre conversion qui rend possible toutes les autres.

Joyeux Carême à tous !

Bertrand Ledieu

Le début du Carême catholique est marqué par le geste de l’imposition des cendres.
Ce geste est hérité de la tradition juive comme démarche de conversion.
Chez les juifs, la signification des cendres sur la tête était un témoignage de pénitence, de deuil et de tristesse. Dès le III° et le IV° siècle, l’Église faisait ce rite sur la tête des pénitents publics après avoir entendu la confession publique de leur faute, puis elle les chassait de la messe jusqu’à leur réintégration le Jeudi Saint.
Ce rite est plus ancien que l’origine du mercredi des Cendres qui remonte au pape saint Grégoire le Grand (fin du VI° siècle).
Celui-ci décida de rajouter 4 jours pour avoir les quarante jours de jeûne en dehors des dimanches.
Lorsque la pénitence publique tomba en désuétude au X° siècle, les fidèles demandèrent à les recevoir de la même façon pour marquer le début du carême, d’une démarche de conversion. Au XIV° siècle la réception par tous les fidèles est universelle dans l’Église d’Occident.

Quarante jours

Quarante jours pour faire le tri, pour se délester de ce qui est inutile
comme lorsqu’il faut traverser un désert,

Quarante jours pour ne plus se contenter de  »juste comme il faut »
pour sortir du strict minimum, pour éduquer le cœur et aimer,

Quarante jours pour apprendre à aimer, d’une façon neuve, à la manière des premiers jours,

Quarante jours pour éduquer l’esprit, l’arracher à ses obsessions, à ses idées reçues, et l’ouvrir à la nouveauté,

Quarante jours pour éduquer le regard à dépasser l’usure à travers l’écran, des masques et des apparences,

Quarante jours pour marcher à un autre rythme, pour changer de style, pour faire le ménage, pour se purifier,

Quarante jours pour regarder les autres, pour regarder Dieu, pour écouter la Parole du Christ et la laisser faire son œuvre de redressement au secret de nos désirs,

Quarante jours pour être transfiguré,

Quarante jours pour grandir avec l’Évangile,

Quarante jours pour apprendre à vivre !