Prenons des risques

Prenons des risques

 

Réfléchir à l’avenir est stimulant mais compliqué. On sait facilement ce qu’on ne veut pas, mais on a plus de mal à déterminer ce qu’on veut. Et quand on perçoit des horizons possibles, on se demande alors comment y aller. Cette question n’est pas seulement technique ou méthodologique. Elle fait en fait remonter des peurs : on sait ce qu’on quitte, on ne sait pas vraiment ce qu’on va trouver ; et si on se trompait ? et puis on veut bien changer, mais est-on vraiment sûr que c’est le bon chemin, ne risque-t-on pas de faire moins bien ? Étonnantes stratégies le plus souvent inconscientes qui viennent justifier l’inertie.

Nous le vivons dans la société comme dans l’Eglise. Le synode a dégagé de nouveaux horizons qui s’articulent autour de la fraternité missionnaire. Il y a là quelque chose qui touche profondément à notre identité chrétienne et que le monde attend de nous. Nous voulons nous y engager. Mais au moment de passer à l’action, tout un tas de questions jaillissent : comment faire ? sommes-nous à la hauteur ? Si au moins nous avions une méthode claire ?… Et pendant ce temps là les choses n’avancent guère.

Enfin si. Car elles nous travaillent, elles mûrissent. Et nous allons y aller. Et nous y allons déjà. N’attendons pas de tout savoir pour avancer, pour inventer de nouveaux projets, pour inviter d’autres personnes… : c’est en prenant le chemin que nous le découvrirons, et c’est en les vivant que nous percevrons tout ce que portent les décrets synodaux. Ne nous réfugions pas derrières les limites des uns et des autres, éventuellement même celles de la lettre pastorale, pour ne pas y aller. « A Dieu tout est possible » : cette parole de Jésus nous engage.

N’ayons pas peur de prendre des initiatives. Nous risquons de nous tromper ? Et alors. Comme le faisait remarquer l’un des participants à la rencontre curé-coordinateurs de samedi dernier, « cela fait 2000 que l’Eglise se plante (se trompe), et c’est comme ça qu’elle plante (sème) » ou encore « regardez comment nos ancêtres allumaient le feu : ils faisaient des étincelles jusqu’à ce que le feu prenne, sans jamais savoir quelle serait la bonne étincelle. »

Nous allons prendre des risques. Y compris dans notre organisation diocésaine. Pour deux raisons. D’une part parce que le synode a amené du neuf qui ne sera mis en œuvre que si nous ajustons notre organisation pour cela, et, d’autre part, parce que ce que Dieu donne aujourd’hui à travers les charismes des uns et des autres ne correspond pas à ce que nous avons connu jusqu’ici. Il nous faut nous convertir à ce que Dieu veut.

Alors nous allons essayer. Avec détermination. Je sais que parfois nous nous tromperons. Mais je sais aussi que ce n’est qu’à ce prix que progressivement nous nous ajusterons à ce que Dieu veut pour notre diocèse.

« Je préfère une « Église accidentée » parce qu’elle prend des risques qu’une « Église malade » » déclarait le pape François. Ne recherchons pas l’accident. Mais n’en ayons pas peur non plus. Je compte sur vous.

Nous allons prendre des risques. Y compris dans notre organisation diocésaine. Pour deux raisons. D’une part parce que le synode a amené du neuf qui ne sera mis en œuvre que si nous ajustons notre organisation pour cela, et, d’autre part, parce que ce que Dieu donne aujourd’hui à travers les charismes des uns et des autres ne correspond pas à ce que nous avons connu jusqu’ici. Il nous faut nous convertir à ce que Dieu veut.