Méditation du Jeudi Saint

Méditation du Jeudi Saint 2020

Frères et sœurs, en ce jeudi saint, comme nous le savons bien, commence le Triduum pascal : les trois jours les plus importants, ces trois jours les plus saints de l’année liturgique. Cette liturgie nous enseigne que l’Eglise brille au sommet de sa vie liturgique en ce trois jours. Même s’il faut le
reconnaître chaque célébration chrétienne en particulier l’Eucharistie est en mémoire de la Pâques du Seigneur : de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. Mais toute la semaine sainte et spécifiquement ces trois jours, le souvenir devient plus prolongé, plus intense et plus vive. La méditation communautaire doit être plus profonde ainsi que la méditation personnelle.
Avant de poursuivre avec notre réflexion, je voudrai apporter une petite précision, surtout à nos paroissiens qui utilisent « Prions en église », que ma méditation porte sur les lectures de la messe du soir. Dans cette messe, l’église est invitée à célébrer le double dons que notre Seigneur fait à son Eglise :
– le don de l’eucharistie, c’est-à-dire le sacrement de l’eucharistie : son corps et son sang.
– le don du sacerdoce, c’est-à-dire le sacrement de l’ordre.

Mais avant cela, le Christ commence d’abord par poser un geste très significatif : le lavement des pieds de ses apôtres. Pourquoi a-t-il voulu faire ce geste et pourquoi la liturgie le reprend tous les ans dans la célébration du jeudi saint ?
Ce geste, Jésus le pose au début du grand discours qui se passe au moment de la sainte cène pendant laquelle les apôtres vont être institués comme prêtres. Le sens de ce rite est premièrement de nous indiquer que le sacerdoce est un service. Jésus consacre ses apôtres et leur donne de participer à son héritage, à sa propre part. Il le dit clairement à Simon Pierre qui s’oppose à ce geste : « si, je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Contrairement à ce que beaucoup de gens imaginent, quand on leur pose la question de savoir où se trouve Dieu ? Ils regardent le firmament pensant que c’est le lieu où habite Dieu. Alors imaginons ce Dieu que nous pensons être au ciel, par ce geste , non seulement il a pris notre condition humaine le jour de sa naissance, mais il se rabaisse encore davantage en descendant jusqu’à nos pieds pour les laver et les baiser. Quel amour immense ?

Voilà l’héritage qu’il donne à ses apôtres. Et au moment où il donne ce pouvoir extraordinaire, Jésus attire leur attention d’exercer ce pouvoir (le sacerdoce) comme lui-même l’exerce, c’est-à-dire en lavant les pieds.
Deuxièmement d’aider les prêtres à comprendre que par ce geste, ils participent à la charité sacerdotale du Christ. Il y a un chant qui nous aide d’ailleurs à bien comprendre cela : « là où est la charité et l’amour, Dieu est présent. »
Voyez, chers frères et sœurs comment Jésus s’est dépouillé lui-même. Il n’a posé d’actes de plus grand amour qu’en se dépouillant lui-même, en s’anéantissant pour se faire semblable à un serviteur, à un esclave afin de nous aimer jusqu’au bout. Donc, Jésus, par ce geste du lavement des
pieds, voudrait rappeler aux prêtres : « vous aussi, vous devez aimer vos fidèles jusqu’au bout, comme moi je l’ai fait ». Puisque cette tâche est parfois difficile, les fidèles doivent soutenir leurs prêtres par la prière afin que leur charité pastorale continue à grandir du jour au jour. Qu’ils soient
au service de la croissance du peuple de Dieu. Nous aussi nous demandons au Seigneur de vous accorder la grâce de pouvoir aimer comme le Christ nous a aimé.

Père Jean-Bosco