Méditation pour le jour de la chandeleur

Au commencement est le don : don de la vie, don de l’amour, don de la foi. L’Évangile s’ouvre sur le don de Marie et de Joseph au Temple :
ce petit enfant est offert – consacré – au Seigneur.
Le vieillard Syméon annonce que cet enfant, par le don libre et total de sa vie, sera Lumière pour tous.
La Bonne Nouvelle du salut s’éclaire de cette dynamique ouverte défnitivement dans le mystère pascal : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. »
À la suite du Christ, les baptisés sont appelés, de diverses manières, à comprendre et à construire leur existence sous le signe du don : apprendre au fil des années à donner et à recevoir, se donner pleinement dans le mariage, engager toute sa vie en communauté avec d’autres à la manière de tel ou tel grand témoin de la foi. Devenir chrétien, c’est l’apprentissage lent et patient mais fécond d’une vie donnée. Les religieux et religieuses, qui consacrent d’une manière originale et particulière leur vie, manifestent – modestement mais radicalement – dans l’Église et dans notre société, la possibilité d’un don de soi dans un projet de vie tournée vers les autres et vers Dieu. L’obéissance, le célibat et la pauvreté sont alors l’expression concrète d’une volonté qui se décentre d’elle-même pour librement recevoir de l’autre – de la communauté – sa mission à la suite du Christ. La vie consacrée nous rappelle que Dieu nous donne gratuitement de nous donner librement !

Père Luc Crépy, Eudiste, président de la Conférence des Supérieurs Majeurs de France
(Prions en Eglise)