CARMEL

CARMEL

La vie religieuse est un don que Dieu fait à l ‘Eglise. Non seulement qu’il a fait, mais qu’il fait encore !

Bien sûr, il y a moins de religieuses et de religieux que dans mon enfance. Bien sûr, la consécration à la suite du Christ dans le célibat, la pauvreté et l’obéissance est un signe encore plus original pour notre temps que la plus grande partie de nos concitoyens mais aussi beaucoup de baptisés ne comprennent pas. Pourtant, ce don demeure – capital – structurant pour l’Eglise.  Et il demeure dans notre terre de Somme.

Il faudrait prendre le temps d’évoquer la polychromie de ce don fait à l’Eglise et au monde par la diversité des congrégations religieuses, des types de consécration et de charismes qu’elles portent. Cela est difficile ici.

Permettez-moi cependant d’en évoquer un. Un lieu source où je rencontre souvent des religieuses et des religieux de toutes les congrégations de notre diocèse. Un lieu dont beaucoup ont conscience qu’il fait partie de notre patrimoine spirituel et ecclésial mais que certains ne connaissent pas, et que d’autres vivent peut-être trop comme une habitude. Je veux parler du Carmel.

Le charisme reçu du Seigneur par Ste Thérèse d’Avila et St Jean de la Croix est profondément ecclésial et diocésain. Là où elles sont présentes, les carmélites portent dans leur consécration l’Eglise du Christ en ce lieu, intercèdent pour elle, soutiennent les baptisés – des prêtres aux catéchumènes en passant par tous les habitants créés et aimés de Dieu. Leur vie contemplative les a mises à l’écart mais ne les coupe pas du monde, bien au contraire.

Le Carmel d’Amiens est au cœur de notre diocèse une source jaillissante.

En notre nom à tous et pour nous tous, nos neuf sœurs contemplatives s’offrent et sont comme cette avant-garde qui se rend disponible à son Seigneur pour que tous et chacun s’ouvrent au don de Dieu quel que soit leur état de vie, se laissent toucher par la grâce et la miséricorde de Dieu, accueillent par leur vie le salut voulu par Dieu, osent la fraternité bien au-delà des slogans, et s’engagent ainsi sur les chemins de la mission.

Chers amis, savez-vous tout ce que nous devons au Carmel et aux carmélites d’Amiens ? En fait cela dépasse tellement ce que nous pensons et percevons.

Au moment de vous quitter pour un autre diocèse, je voudrais vous redire combien il est essentiel à notre Eglise diocésaine. Alors n’hésitez pas à aller prier avec nos sœurs, à prendre un temps de désert au Carmel.

Je demande à tous les groupes de jeunes de s’y inviter, même brièvement. Et ensemble, en rendant grâce à Dieu pour ce don inouï, totalement gratuit et tellement fondamental, demandons au Seigneur qu’il dure, et donc que des femmes entendent cet appel particulier du Seigneur et y répondent. Il y va de leur joie, et de la nôtre.

Au moment de conclure ces quelques lignes, je pense à toutes les religieuses et à tous les religieux des autres congrégations présentes dans le diocèse. Qu’elles ne prennent pas ombrage de ce que je n’évoque ici que le Carmel. Qu’elles n’en prennent d’autant moins ombrage que plus profond sera le lien entre le Carmel et les baptisés du diocèse, plus il s’insèrera dans la chair de l’Eglise qui est dans la Somme, plus toutes les autres vocations, religieuses, conjugales, personnelles en seront soutenues, révélées, déployées et multipliées.

Que le Seigneur en soit béni !

 

Amiens le 22 septembre 2020
† Olivier Leborgne
Evêque d’Amiens

 

Nos neuf sœurs contemplatives s’offrent et sont comme cette avant-garde qui se rend disponible à son Seigneur pour que tous et chacun s’ouvrent au don de Dieu …