Chandeleur, fête de la Lumière

Lors de cette fête de la lumière qu’est la chandeleur, nous reprenons les mots du vieillard Syméon : « mes yeux ont vu le Salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël » (Luc 2,30-32).

Et pourtant l’époque paraît bien obscure, nous ne sommes pas encore dans la nuit, même si j’ai parfois le sentiment que nous baignons dans les lumières d’un crépuscule inquiétant, faut-il pour autant entonner la litanie des malheurs du monde ? Je n’en ai pas envie, non par déni, mais parce que je crois à la lumière ou plutôt au Christ, lumière pour chacun d’entre nous. C’est quand il fait nuit qu’il faut espérer le jour.

Jésus, en ce jour, est présenté par ses parents au temple de Jérusalem, pour être racheté selon la tradition de Moïse au Dieu d’Israël. Quarante jours après sa naissance, Il est déjà Celui qui est livré à Dieu pour être donné à l’humanité : « la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jean 1,5). Dans la fragilité d’un nourrisson, c’est déjà l’aube d’un monde nouveau qui point à l’horizon.

Pourtant seul Syméon, au crépuscule de sa vie, reconnait en cet enfant : Celui qui vient sauver ce monde, en consacrant sa vie au Père et à chacun d’entre nous. Si nous pouvions voir ce que découvre Syméon et Anne ! Si nous pouvions avoir comme eux ce même désir d’accueillir la Révélation du Christ comme Celui qui vient éclairer le chemin de chacune de nos existences !

Ils nous disent aussi qu’il n’est jamais trop tard pour Lui faire place dans nos vies.

Le Salut ne fait pas irruption, en ce jour il se révèle avec simplicité, délicatesse, et même avec tendresse et sans mièvrerie.

La lumière ne fait pas de bruit, et notre temps est celui du tumulte et de la cacophonie. Jésus est encore sans voix mais c’est sa présence qui compte, Il est là pour ceux qui n’ont pas la parole, ceux que l’on pourrait oublier.

Bientôt, nous serons invités à prier pour les malades, et à les visiter. A l’exemple du Christ, pour porter les plus vulnérables et leur rappeler à quel point ils nous sont précieux, nous vivrons le sacrement des malades au cours d’une eucharistie dominicale, dans l’Espérance pascale.

Bertrand Ledieu