L’Esprit nous a travaillé au coeur

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter » déclare Jésus dans le passage de l’évangile de Jean que nous entendrons le jour de la Pentecôte. Il me semble qu’il le dit à notre Eglise diocésaine à l’issue de l’assemblée diocésaine du synode.

Nous savons ce que nous avons vécu. Mais nous ne le savons pas.

Nous savons ce que nous avons vécu. Nous pouvons en faire le récit. 230 délégués, alternant des temps de prière et de célébration, des temps de travail et de débats en commissions, des temps en assemblée plénière pour voter et réagir aux propositions travaillées, des temps plus informels autour d’un café et des repas.

Nous avons partagé l’expérience d’une Eglise rassemblée dans une diversité insoupçonnée, qui réjouit, et qui parfois étonne. Il y a eu des échanges fluides, et d’autres musclés. Une centaine de propositions ont été présentées puis soumises au vote. Nous avons été heureux ou surpris de l’issue de ces votes, profondément réjouis d’une idée à laquelle nous n’aurions jamais pensé, émus d’une proposition qui nous tenait à cœur et qui n’a pas été adoptée, étonnés d’une autre…

Mais l’Esprit nous a travaillé au cœur.  Il a travaillé dans les pertinences et les à peu près de l’ensemble. Il a travaillé dans la découverte – parfois un peu insécurisée – du premier jour, l’engagement et la joie fraternelle du deuxième jour, l’investissement et la fatigue du troisième jour.

Dieu a parlé à travers son peuple. Je peux et je veux l’attester. Et de manière puissante. « Esprit comme une sève irriguant le tronc de ton peuple » dit un très beau chant. L’Esprit comme une sève puissante travaille son Eglise qui est dans la Somme. Dieu a parlé.

Pourtant, ni moi, ni les délégués présents à l’assemblée synodale ne savons vraiment ce que nous avons vécu. Il nous faudra du temps pour en accueillir toute l’épaisseur et toute la profondeur. Il y a le récit que nous pouvons en faire aujourd’hui, ce que nous en avons compris et ressenti. Il y a cette histoire sainte que Dieu continue de tisser avec son Eglise. Il y a la parole qu’il a prononcé au cours de cette assemblée qu’il nous faudra accueillir.

Dans les mois et années à venir, l’Esprit va déployer ce que nous ne pouvons pas porter encore aujourd’hui et que pourtant le Seigneur a dit pendant ces jours. « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter »

Je demande ainsi à tous de continuer à implorer l’Esprit de Pentecôte, lui qui « nous conduira vers la vérité tout entière » et nous « fera connaitre ce qui va venir » (Jn 16,14). Je vous le demande à vous, tous les baptisés : laissez-vous embraser de son feu. Je vous le demande à vous qui avez vécu l’aventure des équipes synodales : ce que Dieu vous y a donné est porteur d’avenir pour notre diocèse. Je vous le demande à vous, délégués à l’assemblée synodale : laissez-vous travailler par ce que vous avez vécu, vous avez reçu un trésor pour toute l’Eglise.

Enfin, je me confie à vous et à votre prière. Dans l’accueil de ce que le Seigneur dit à l’Eglise à l’occasion d’un synode, il est demandé à l’évêque de discerner, de mettre en forme et de partager à l’ensemble du peuple de Dieu ce qu’il a reçu et entendu pour le partager à son diocèse et l’y engager de tout son souffle.

Rendez vous à la fête de la Saint Firmin, le 30 septembre prochain.

L’aventure est belle. Et elle continue… !

Je demande ainsi à tous de continuer à implorer l’Esprit de Pentecôte, lui qui « nous conduira vers la vérité tout entière » et nous « fera connaitre ce qui va venir » (Jn 16,14). Je vous le demande à vous, tous les baptisés : laissez-vous embraser de son feu.