Une fraternité missionnaire de proximité intergénérationnelle

 

Une fraternité missionnaire de proximité intergénérationnelle

Caroline a accepté l’aventure des Fraternités missionnaires de proximité. Parents et enfants se retrouvent chaque deuxième samedi du mois, dans la salle paroissiale de Corbie. Les réunions sont cadrées dans le temps, 18h30-20h30, c’est important, « surtout si on accueille des enfants !». Et dans ce cadre rassurant, simple et convivial, l’Esprit souffle !

Lors de la St Firmin 2018, lorsque Mgr Leborgne a présenté les Fraternités missionnaires de ,proximité comme une priorité. Caroline a choisi de s’y engager, mais en famille.

« Lorsque nous sommes arrivés à Corbie, nous avons été accueillis par des personnes qui ont eu des gestes fraternels pour nous et pour nos enfants : un compliment, un gâteau … particulièrement une grand-mère qui les a invités, les a gardés le soir pour nous permettre de tenir nos engagements pour la paroisse. Nos enfants et elle sont vraiment devenus amis. »

Et lors d’un pèlerinage des mères à Ste Colette, l’abbé Boissard nous a partagé combien Ste Colette , enfant avait vu prier les moines ! Il a insisté sur l’importance que les enfants voient des adultes prier. »

Des rencontres construites grâce aux envies et talents de chacun

Pour constituer la fraternité, Caroline a choisi une première date et invité largement. « Dès que je rencontrais quelqu’un susceptible d’être intéressé, je l’invitais : une maman croisée lors d’un temps d’adoration, une dame au marché, un couple libanais… » Cela donne un groupe très hétéroclite qui évolue au fil des rencontres. Certains ne renouvellent pas l’expérience, des nouveaux arrivent…

La trame des rencontres a été construite avec les envies et convictions de chacun : partage d’une phrase de l’encyclique « Laudato Si », lecture d’un passage de la Bible, puis chacun « cite une phrase du texte qui l’interpelle ». Les enfants réalisent un dessin-poster collectif pendant que les parents poursuivent leurs échanges. Puis tout le monde se retrouve autour d’une pizza. La salle paroissiale offre « l’avantage d’un lieu neutre et cela évite le stress du rangement !».

« Nos enfants tiennent à lire aussi les passages de la Bible, et à prendre la parole comme les adultes. C’est vraiment important pour eux, et leurs dessins et réflexions montrent qu’ils ont les oreilles bien ouvertes, lors de ces rencontres! »

Une espérance : grandir dans la foi

« J’aimerais que les personnes âgées osent davantage aller vers les enfants, Ils apprécient beaucoup que l’on s’intéresse à eux. Elles ont beaucoup à leur apporter, et vice versa.

Et personnellement, je compte sur cette fraternité pour m’encourager à vivre l’Evangile, avec une attention particulière pour les invitations de « Laudato Si ». Caroline précise vite : « Tout ne dépend pas de nous, il faut se confier au Seigneur dans la prière. Et ne pas se décourager si ça commence petit ! »

La fondation d’une Eglise en plein vent

Pour moi, le but premier de ces fraternités, ce n’est pas la prière mais le partage de vie éclairé et nourrit par la Parole. Elles mettent les gens en situation de se rencontrer, de partager, de donner la parole… Les bonnes graines de chacun s’y retrouvent et l’Esprit Saint les fait pousser…

Ces équipes permettent de tisser des liens nouveaux, construisent un nouveau visage d’Eglise. Grâce à cela, nous abandonnons peu à peu notre pastorale de l’entretien au profit d’une pastorale de l’engendrement. C’est la fondation d’une Eglise en plein vent, dans la force de l’Esprit Saint.

Je crois absolument en ces fraternités, elles sont l’avenir de l’Eglise. Je suis là pour encourager ceux qui acceptent de s’y plonger, pour participer à leurs premières rencontres, pour soutenir et pour accompagner…

+Jean Marc Boissard

 

Propos recueillis par Marie Roussel