Portrait de François Charbonnel, futur prêtre

Dimanche 25 juin , François Charbonnel sera ordonné prêtre par Mgr Le Stang à la cathédrale Notre-Dame d’Amiens. François a 29 ans, il a passé son enfance avec ses 2 sœurs dans le Santerre. Après le bac, il fait 2 ans de classes préparatoires à Versailles puis entre en école d’ingénieur (AgroParisTech). En 2016, il entre en propédeutique à la Maison Madeleine Delbrêl de Neuilly-sur-Seine puis au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Il est actuellement en 4ème année du cycle de théologie à Rome. Retour sur son parcours, de l’appel à l’engagement: un itinéraire qu’il partage avec nous dans cet interview.

François, comment est née votre vocation ?
Toute vocation vient de Dieu et en ce sens elle demeure un mystère qui nous échappe… Il y a un an, à l’occasion de la canonisation de Charles de Foucauld, un évêque expliquait aussi que la vocation est « dynamique », c’est-à-dire que c’est uniquement à la fin de notre vie, une fois que nous serons face à Dieu que nous pourrons dire : « telle était ma vocation ». Je trouve cela très éclairant.
Ceci étant dit, je peux malgré tout relever plusieurs éléments importants qui ont contribué, je crois, à la naissance et la croissance de ma vocation : tout d’abord l’éducation chrétienne que j’ai reçu dans ma famille, la participation à la messe dominicale, la présence de religieuses de la Sainte Famille dans mon école primaire, les figures marquantes de prêtres de la paroisse, la figure de St Jean-Paul II et surtout la prière de nombreux chrétiens pour demander des vocations ! 

Comment avez-vous répondu à cet appel ?
Cela a toujours été une évidence pour moi. Mais plus concrètement, pour répondre à un appel, il faut déjà l’avoir entendu… Une étape importante de ma vie spirituelle a été le moment où, sur la suggestion du prêtre de la paroisse, j’ai commencé à consacrer chaque jour quelques minutes à la lecture de la Parole de Dieu et à la prière en silence. C’est à partir de ce moment-là qu’il m’est devenu possible, je le crois très sincèrement, de répondre à cet appel. Ensuite tout simplement j’en ai parlé à un prêtre qui m’a permis de rencontrer le service des vocations du diocèse d’Amiens. Mais l’essentiel se trouve dans la prière et cela vaut pour tous. Quand on commence, peu importe la durée, cinq ou dix minutes suffisent, ce qui compte c’est la fidélité quotidienne à cette rencontre avec le Seigneur et tenir sans se décourager quand les minutes semblent durer des heures ! 

Comment avez-vous pris la décision de rentrer au séminaire ?
La question de la vocation a toujours été présente. A 7 ans, c’était déjà clair. Le séminaire m’a donné cette liberté de vraiment choisir, de recevoir et de choisir ma vocation car elle s’était un peu imposée à moi naturellement. D’ailleurs à la fin de mon stage de fin d’étude, on m’a proposé de m’embaucher. Comme si le Seigneur voulait me laisser vraiment libre. Il m’a fallu choisir entre un travail et entrer au séminaire.  

Quelle a été la réaction de votre famille et de vos amis quand vous leur avez annoncé que vous vouliez devenir prêtre ?
Mon désir de devenir prêtre était un secret que j’avais partagé uniquement à deux prêtres. Personne n’était au courant pas même mon père diacre. Ce n’était pas une surprise totale mais c’était très inattendue parce que je finissais mes études, j’avais tout fait comme si j’allais travailler. Ça a été très bien accueillit par ma famille et mes amis. Je mesure combien c’est une chance d’être soutenu par sa famille car j’ai rencontré au séminaire des garçons pour qui l’annonce a été plus compliqué à digérer par leur entourage. 

Y-a-t-il un prêtre qui vous a inspiré ? 
Evidemment ! Quand j’étais enfant le curé et le vicaire de ma paroisse m’ont beaucoup marqué, j’ai beaucoup reçu d’eux. Et aujourd’hui, les curés des paroisses dans lesquelles je suis en service m’inspirent et me forment. Il y a un lien particulier qui se créé avec eux, je leur dois beaucoup.  

Quel est votre saint patron préféré ?  
Le saint qui a façonné mon enfance c’est St Jean-Paul II, c’est le pape de mon enfance même s’il était âgé. Il transmettait quelque chose et je crois que c’était Dieu.  

Que direz-vous aux personnes présentent le jour de votre ordination ? 
Réjouissons-nous ensemble ! Le chrétien n’est jamais chrétien que pour lui et une ordination c’est un évènement ecclésial, un évènement diocésain. Pour reprendre les mots du pape François en 2016 dans son message pour la journée mondiale de prière pour les vocations : “L’appel de Dieu nous arrive à travers la médiation de la communauté.” Et cela je l’ai senti très fort. Cette ordination a vraiment une dimension ecclésiale, c’est une con-vocation.  

Je finirai par vous demander de prier pour vos prêtres. Pendant la messe Chrismale, au moment où les prêtres renouvellent leurs promesses sacerdotales, les prêtres prient pour le peuple de Dieu. Chaque jour dans la prière des heures, les prêtres prient pour chacun de vous alors vous aussi priez pour vos prêtres !