Edito : « Je reviens vers vous » (Jn 14,18)

La chanson Qui peut faire de la voile sans vent dit bien aussi Qui peut quitter son ami sans verser de larmes.

Quitter son ami, se séparer de ceux avec qui l’on a vécu de beaux moments, s’accompagne souvent de ressentiment, d’arrachement, de déchirure, de mélancolie et de tristesse. Les disciples de Jésus en font l’expérience, lorsqu’Il leur annonce son départ dans l’Evangile de dimanche dernier : « je pars vers le Père » (Jn 14,12)

Jésus, percevant la peine que leur inflige son départ imminent, les rassure : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé. » (Jn 14, 1)

En effet, Il leur dévoile comme une sorte de contrat d’assurance vie, de présence continuelle à leurs côtés, lui qui promet : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. » (Jn 14, 18)

L’Eucharistie, la Messe, est le lieu par excellence de cette présence. Là, comme jadis, lorsque nous sommes rassemblés, Il nous parle, nous ouvre l’Ecriture et nous partage le pain .(Lc 24, 30-32)

Alors, nos yeux le reconnaissent à la fraction du pain. Sa présence nous remplit de joie et nous apporte la paix. Ce bonheur, nous ne pouvons le garder pour nous. Il est irrésistible. Nous brûlons d’envie de sortir de nous-mêmes, de nos maisons, de nos églises, pour le partager aux autres, pour en témoigner devant d’autres frères et sœurs, croyants et non croyants. « La joie de l’Évangile qui remplit la vie de la communauté des disciples est une joie missionnaire ». (Pape François, La joie de l’Evangile, n° 21)

Certes, nous n’avons pas tous une âme innée de missionnaire. Si « annoncer l’évangile est une nécessité qui s’impose » (1 Co 9, 16), nous devons admettre que cela ne va pas de soi. Nous nous sentons si petits, si pauvres, si fragiles. Mais l’Esprit Saint vient au secours de nos faiblesses. Il est une autre forme de présence du Christ, le Défenseur, l’Avocat, le Paraclet. Nous l’avons reçu le jour de notre baptême et de notre confirmation et Jésus promet de nous l’envoyer à nouveau : « Moi, je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité. » (Jn 14, 16-17) Il descendra sur nous le jour de la Pentecôte.

En attendant, le temps où nous sommes, juste avant l’Ascension, est un temps où nous nous réjouissons encore de la présence du Ressuscité. Pendant qu’Il demeure encore avec nous, puisons abondamment de sa joie, de sa paix, de sa lumière et de sa vie, pour en abreuver nos frères et sœurs vers qui Il nous envoie. Ils sont, eux aussi, d’autres lieux de sa présence !

Père Louis-Pasteur FAYE

Coordinateur des formations diocésaines et référent pour les formations paroissiales