Prendre soin des personnes en fin de vie. 

Prendre soin des personnes en fin de vie. 

Ce vendredi 10 février, les évêques de France invitent tous les catholiques à prendre un temps de prière et à jeûner pour le respect de la vie humaine, notamment pour un authentique respect des personnes en fin de vie. Comment ne pas se sentir concerné ? 

A travers la parabole du Bon Samaritain (Luc 10,10-37), Jésus nous invite à contempler ce samaritain qui voit la personne à terre : vulnérable, blessée, dépendante. Il ne détourne pas son regard. Il ne prend pas la fuite. Il prend soin de son frère et le prend en charge jusqu’au bout. Il connaît la valeur profonde et sacrée de la vie humaine. Il a intégré le commandement divin : Tu ne tueras point, et agit en conséquence.  

Ne rejoint-on pas ici la mission des soignants, et avec eux, celle de toute la société : primum, non nocere (« avant tout, ne pas nuire ») ? Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour eux, faites-le aussi pour eux (Mt 7,12). Qui prendra soin de nous lorsque, attendant de la présence, de l’amitié, du soin, on nous proposera plutôt l’euthanasie (ou le suicide assisté) ? Cette question n’est pas théorique : elle se pose chaque jour dans des pays voisins du notre.  

La question de la fin de vie rejoint les autres défis de vigilance et de solidarité : ne plus négliger les hôpitaux et les professions de santé, veiller aux personnes en EHPAD, isolées ou en maisons de retraite, prendre les moyens d’une culture palliative réelle (conformément à la loi), maintenir une justice dans l’accès aux soins pour les plus démunis. Elle nous ramène, plus profondément, à la valeur infinie de toute vie humaine, et à l’espérance qui lui est transmise.  

Notre pays qui a refusé avec courage la peine de mort peut-il réintroduire le droit de donner la mort ? Demain, si une loi est votée, qui donnera la mort ? Les soignants, les membres de la famille, des organismes ou associations moyennant finances ? D’autres voies sont possibles – déjà dans la loi ! – qui respectent et prennent soin des personnes en fin de vie, parfois sur un temps long. Des voies qui prennent en compte la souffrance et le désir de la personne. Des voies qui respectent le but des professions de santé. Des voies qui protègent les familles, les plus fragiles et les pauvres. 

Notre humanisme chrétien peut encore être fécond pour notre société et la tourner vers ce qui est beau, bon et vrai pour la personne humaine. A l’écoute des attentes profondes de nos contemporains, nous persévérons dans le dialogue, sans défaitisme. Nous continuons à offrir la haute vision de l’homme qu’inspire notre foi chrétienne. La prière et le jeûne sont aussi un moyen précieux, qui nous garde confiants en Dieu : Il fait tout concourir au bien de l’homme. Vivons ce temps dans l’espérance, en communion les uns avec les autres. 

 

+ Mgr  Gérard Le Stang
Évêque d’Amiens.