« Le Réseau de la terre et du frère »

A l’occasion de la Journée mondiale des pauvres, découvrez ce qui est mis en place dans notre diocèse pour être au service et avec les pauvres:  La création du « Réseau de la terre et du frère ». Pourquoi avoir mis en place ce réseau? Pour qui et comment fonctionnera-t-il? Les réponses nous sont données par Mgr Le Stang dans cet extrait de la Lettre Pastorale  « Vous êtes la terre que Dieu cultive »

Le « Réseau de la terre et du frère »
Au service et avec les pauvres.

Dans notre diocèse d’Amiens, où saint Martin a partagé son manteau aux portes de la ville, et où saint Vincent de Paul, à Folleville, a changé son cœur pour le tourner vers l’évangélisation des pauvres, il serait impensable de détourner notre regard des plus démunis, les bénis de Dieu. Ces pauvretés sont multiples, et nombreux aussi ceux qui les combattent. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous (Jean 12,8). Cette parole de Jésus ne cesse de nous provoquer. Jésus lui-même est le Fils de Dieu qui s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté (2 Co 8,9). « Regardez l’humilité de Dieu », aimons-nous chanter, pour célébrer le Dieu pauvre, livré dans l’humble hostie.

Ces derniers mois, une consultation a été menée pour donner un nouvel élan à la « diaconie de la Somme », née du synode de 2018, mais restée trop confidentielle. Cette consultation conduit à la création, en cette rentrée pastorale, du « réseau de la terre et du frère », pour ne pas lâcher l’attention des chrétiens envers les plus fragiles. C’est un réseau : Il est vain de chercher à tout centraliser ou coordonner, car en matière de compagnonnage avec les pauvres, les initiatives doivent être multiples, réactives, tout en étant partagées et mutualisées. Ce réseau ecclésial va être stimulé, sous la houlette d’un vicaire général. L’écoute des autres et le partage d‘expériences sont source de croissance dans la foi et l’esprit de service. Des initiatives communes seront prises, chaque fois que possible, pour témoigner que c’est en vivant, pour les pauvres et avec eux, que nous nous préparons joyeusement aux noces de l’Agneau, à la vie du ciel.

Je souhaite que chaque paroisse, chaque groupe chrétien, s’interroge vraiment sur la charité active qu’il peut mettre en œuvre. Le souci du respect de notre terre, de la création que Dieu nous a confiée, doit être intégré dans cette quête. La charité ne se délègue pas. Les organismes caritatifs ont leur charisme et leur mission propres, mais chaque assemblée chrétienne doit faire place au pauvre dans sa vie et dans sa prière.

Dans la Somme, nombre de familles connaissent des situations difficiles. La famille, pour l’Église, est la cellule de base. Comme le Pape François l’a souligné, elle a même vocation à être une « église domestique », et l’Église entière est appelée à être « famille de familles » (Amoris laetitia 67 et 87). Comme ce souci des familles, berceau de notre société, doit nous habiter ! J’ai chargé une personne d’étudier pendant un an, la possible création de « maisons de familles » dans notre diocèse. Beau défi certes, pas gagné d’avance, mais source d’espérance !

Je ne peux conclure sans parler des malades et des grands anciens. Notre société est à deux doigts de les négliger et la tentation de promouvoir l’euthanasie ou le suicide assisté est plus forte que jamais. Nous ne devons pas nous y résoudre. Ne délaissons pas nos anciens et nos malades ! Nous sommes tous capables de visiter les personnes dans les hôpitaux et les EHPAD, ou les personnes isolées chez elles. Il nous revient de le faire, en participant aux équipes d’aumônerie ou d’autre manière et en favorisant les rencontres intergénérationnelles. C’est un des défis de notre temps et un des signes de crédibilité de la qualité chrétienne de notre engagement.

+Mgr Gérard Le Stang
« Vous êtes la terre que Dieu cultive »
Pages 10 et 11