Retour sur l’Assemblée des Evêques à Lyon sur le Synode romain

À la demande du pape François, les conférences épiscopales du monde sont invitées à réunir leurs membres pour faire un bilan d’étape dans le processus synodal lancé en octobre 2021, qui doit se conclure en octobre 2023. En France, c’est à Lyon que les évêques et les personnes en charge du Synode 2023 sur la synodalité dans les diocèses se sont réunis les 14 et 15 juin 2022. Témoignage d’Hubert Brandicourt, qui a orchestré la mise en œuvre du Synode romain dans notre Diocèse…

 

Hubert, peux-tu nous dire ce que tu es allé faire à Lyon ?

J’étais invité par Mgr Le Stang au titre de responsable du synode romain pour le diocèse d’Amiens. C’était une assemblée plénière extraordinaire, entièrement consacrée au synode.

Quel était ton rôle ?
Dans tout processus synodal il y a 2 phases avant d’en promulguer les actes : une phase de consultation des baptisés et une phase de discernement de l’évêque. Le rôle des invités (un par diocèse) était de réagir par rapport à la « Collecte des synthèses synodales » regroupant le travail des diocèses, et d’aider au travail des évêques en réagissant par rapport au document qu’ils signeraient pour attester de leur discernement.

Comment cela s’est-il passé ?

Nous avons travaillé dans une ambiance joyeuse et studieuse. Nous avons été unanimes, évêques et invités, pour reconnaitre que la « Collecte des synthèses synodales » était un excellent document, mais aussi pour dire que le document préparatoire au discernement des évêques ne convenait pas du tout. Un gros travail dans la soirée et dans la nuit de mardi à mercredi a été fourni (jusqu’à 2h du matin pour certains…) pour réécrire un texte qui a été voté par les évêques le mercredi matin : le « Document d’accompagnement de la collecte des synthèses synodales » Tout le monde s’accorde à dire que ce document est de haute tenue. Il est bref, concis et fait ressortir un beau travail synodal.

Que retiens tu de cette expérience ?

D’abord c’est une expérience d’Eglise extraordinaire. Il y a du travail, c’est sûr, mais l’ensemble des personnes présentes à Lyon dégagent une joie et une espérance contagieuse. Ensuite j’ai fait l’expérience d’une réelle aventure dans l’Esprit Saint : avancer dans la confiance et même si le chemin est à faire ensemble, il est aussi à ouvrir ensemble.

Pour prendre une comparaison qui me tient à cœur, je dirai que comme à cheval, vivre la synodalité c’est faire le pari du « mouvement en avant ». Je m’explique : avant d’obtenir dans l’exercice que je demande à mon cheval, une harmonie, une légèreté qui donne à penser que le cheval a compris, que tous les deux nous sommes parfaitement unis, il y a parfois des incertitudes, des incompréhensions, des tâtonnements. Ce n’est pas en arrêtant le cheval et en le regardant dans le blanc des yeux que le problème se résout, c’est en s’efforçant d’avancer, et d’avancer en restant à l’écoute l’un de l’autre. Je pense que la vie synodale de l’Eglise se résout dans le « mouvement en avant ». C’est une forme d’obéissance au souffle de l’Esprit. Lui sait où nous emmener.

Que se passe-t-il maintenant que tout est terminé ?

Oh là, mais tout commence au contraire ! Nous aurons à la fin de l’été les conclusions pour le continent puis en 2023 le synode à Rome. Mais surtout nous avons à travailler pour que la vie de nos communautés, de nos paroisses, de notre diocèse soit davantage synodale. Par exemple, l’an prochain nous reproduirons la rencontre des ECP et le « congrès » qui a rassemblé les services diocésains, les mouvements et associations de fidèles, et les conseils de l’évêque. La page internet du synode reste bien sur ouverte, et les documents produits seront mis en ligne régulièrement.

Et en conclusion ?
L’Eglise est belle quand elle regarde le Christ et écoute l’Esprit !

 

Propos recueillis par Nelly Berneaux