Terres d’Espérance : retour sur les rencontres nationales du rural

« Pas de lieux vivants sans liens entre les vivants ! »

Le rural est à la mode. On a beaucoup dit ces dernières années que l’avenir de l’Église était dans les villes. Une affirmation qu’il faut nuancer, au vu de la créativité à l’œuvre dans les diocèses ruraux de France. C’est l’expérience que nous avons faite à Châteauneuf-de-Galaure, lors du rassemblement Terres d’Espérance, les 23 et 24 avril. Nous étions une délégation de huit personnes, accompagnée par notre évêque, Mgr Le Stang, mêlée à 600 participants qui arrivaient tous avec autant de réalisations concrètes en tête que de spécialités régionales dans leur besace ! Une belle expérience de partage, d’écoutes d’initiatives variées, dans une ambiance sobre, festive et priante, au foyer de charité de Châteauneuf-de-Galaure.

Les 75 diocèses présents ont révélé un grand nombre d’initiatives, parfois petites parfois très rayonnantes, que des paroisses, communautés, mouvements mettent en œuvre dans le rural, portés par des chrétiens enracinés en leur terroir ou par des néo-ruraux toujours plus nombreux. De quoi relancer beaucoup de ceux qui dans nos paroisses rurales se découragent un peu et ont besoin de voir renaître le désir missionnaire dans les villages. Partout dans le monde rural, de nouveaux acteurs apparaissent, de nouvelles formes de missions, des possibilités de dialogue sur des thèmes passionnants : avenir de l’agriculture, écologie, éducation des jeunes, service des plus pauvres, recherches spirituelles etc. Des hommes et des femmes font germer des projets pour faire émerger une autre société, unifiée par une écologie humaine intégrale, et fondée sur un style de vie partagé, et pas seulement sur des critères économiques. Il suffit parfois de deux ou trois personnes pour lancer une initiative nouvelle. De nouvelles réalités prennent corps : week-end d’évangélisation en rural (WEMPS), éco-hameau chrétien, pélé VTT et petits camps de loisirs en campagne, association en faveur d’agriculteurs en difficulté ou personnes isolées, nouvelles façons de vivre le sacerdoce et la fraternité avec les laïcs….

« Pas de lieux vivants sans liens entre les vivants ! » nous a-t-on lancé. Le défi c’est d’arrêter ce qui épuise l’Église et d’encourager ce que certains veulent faire naître. Le défi est celui d’une fraternité ouverte, entre chrétiens et avec la population des villages. En un mot, un défi missionnaire.

Anne-Sophie Niquet,

Benoît Lictevout, Sylvie Roucou,

Ghislaine Thibaut et Sébastien Hoffmann,

Père Samuel Leyronnas et Père Dominique Guillot,

+ Mgr Gérard Le Stang.