Message à tous les malades, leurs proches et les soignants.

Message à tous les malades, leurs proches et les soignants
En cette 30° journée mondiale des malades

Chers amis,

Je suis venu pour les malades et les pécheurs. Cette parole de Jésus nous place au cœur intime de l’expérience de foi. La maladie ou notre péché peuvent parfois conduire à dire : où es Dieu ? Pourtant, la foi au Christ nous est donnée pour traverser l’épreuve. La venue de Jésus parmi les hommes s’est produite dans ce but. Il est là, tout près.

Dieu est miséricorde

Notre foi est incarnée : elle croit que Jésus s’unit à chaque malade : J’étais malade et vous m’avez visité. Nous croyons en Jésus né dans la chair et livré sur la croix, non pas malgré notre épreuve, mais à cause d’elle. Il est venu se joindre à nous dans la nuit des corps blessés. La compassion de Dieu s’émeut sans cesse face aux brebis sans bergers, aux malades et aux égarés. Dieu est miséricorde et la miséricorde va avant tout au souffrant. Il se fait proche.

Ce temps, parfois long, de la maladie vous affecte, sans vous anéantir, j’en suis sûr et je prie pour cela. Je souhaite de tout cœur que vous ressentiez cette présence du Christ en vous, renforcée par le sacrement des malades que vous pouvez demander si vous n’avez pas encore osé. A certains moments, sentir cette présence est fort difficile, et l’acte de foi se fait de nuit. La présence de vos proches et des soignants est alors si précieuse. Coulez vous aussi dans la prière de l’Église : elle ne cesse jamais de prier pour les souffrants.

Se rapprocher de Dieu miséricorde

Une amie infirmière travaillant auprès des adolescents en fin de vie me confiait récemment combien une telle présence est une expérience humaine et spirituelle extrêmement exigeante mais aussi très intense. Le soignant est concentré. Il ne se paie pas de mots ni d’idées creuses, nous le savons. Il est au cœur du réel. La personne fragilisée par la maladie attend beaucoup de lui. Ce lien si particulier est un chemin de transformation intérieure très fort pour la personne soignante.

En veillant à ne pas vous prendre pour le Tout-Puissant, vous exercez, comme soignant, la juste empathie, celle qui convient pour être à la fois proche et fort auprès de la personne affaiblie. Une telle attitude rapproche-telle du Dieu de miséricorde ? J’en suis convaincu. Pour le chrétien, Le Tout-puissant, infiniment Autre, se révèle comme l’infiniment proche. L’exercice loyal de la proximité au malade, professionnelle ou bénévole, est une voie royale de sanctification. L’histoire de l’Église l’atteste abondamment. Tant de femmes et d’hommes parvenus à la sainteté ont incarné la charité divine auprès des malades !

Tout cela est source de gratitude et d’espérance. Le lieu éprouvant et mystérieux de la maladie est un des lieux sources de notre monde. Le visage de Jésus y apparaît chaque jour, sous les traits du crucifié qui n’en peut plus, mais aussi sous ceux du bon samaritain.

Que l’Église qui célèbre Dieu en ce dimanche sache le rejoindre aussi là où il nous attend, auprès de vous, malades et soignants, nos frères et sœurs.

+ Gérard Le Stang
Évêque d’Amiens

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Le lieu éprouvant et mystérieux de la maladie est un des lieux sources de notre monde. Le visage de Jésus y apparaît chaque jour, sous les traits du crucifié qui n’en peut plus, mais aussi sous ceux du bon samaritain.