Retour sur la réunion publique « Faire de l’Eglise une maison sûre »

 » Faire de l’Eglise une maison sûre » :

En présence de Mgr Le Stang,  la réunion publique   » Faire de l’Eglise une maison sûre » a rassemblé environ 200 personnes dans l’amphithéâtre de la Salle Dewailly à Amiens. Ségolaine MOOG, déléguée pour la prévention et la lutte contre la pédophilie à la Conférence des Évêques de France, nous a aidé comprendre le rapport de la CIASE sur les abus sexuels dans l’Église, rendu public le 5 octobre 2021.

Rencontre avec quelques participants qui ont accepté de donner leurs impressions sur cette soirée.

Parmi les expressions collectées…

 » MERCI pour la réunion publique d’hier soir qui a permis de façon très claire et dans un climat de respect de nous approprier le Rapport Sauvé et de nous inciter à le lire en profondeur.

Merci à notre évêque et à Ségolaine Moog remarquable dans sa synthèse. »

Une équipe de France 3 Picardie, des journalistes du Courrier Picard et de France Bleu Picardie présents.
Voir les reportages et articles sur la soirée ICI

Sabine Godart
Journaliste et animatrice de la soirée

« Ce soir-là, je m’avançais vers la salle Dewailly le cœur un peu lourd. Encore sidérée face à l’ampleur des abus sexuels révélée par le rapport.

Et puis, dès l’arrivée, tous ces gens qui attendaient devant la porte, bien avant l’heure, impatients d’entendre une parole, des explications, m’ont profondément touchée. Face à ce public impliqué, le décryptage de Ségolaine Moog fut clair, net, approfondi.

Vinrent ensuite les questions de la salle, des dizaines de questions écrites, riches, franches, exigeantes. Dans les réponses qui étaient apportées par Mgr Gérard Le Stang et Ségolaine Moog, pas de détours, ni d’échappée, l’impératif de vérité comme unique étendard.

J’en suis sortie avec un nouvel espoir. La vérité rend libre, me disait un ami récemment. Ce soir-là, nous sommes sortis un peu plus libres qu’en entrant. »

Constance Guévart
19 ans
Engagée à la mission Saint Leu 

J’ai beaucoup apprécié le fait qu’une rencontre soit organisée, en effet je trouvais cela important d’en parler de manière officielle, et qu’un éclairage soit apporté à tous de manière simple et complète.

N’ayant pas encore lu le rapport, l’exposé de Ségolaine Moog a été très éclairant, mais aussi tout à fait encourageant quant au fait d’en entamer la lecture.

Tout reste encore à faire, et ce rapport n’est finalement que la première pierre d’un édifice que nous tous, chrétiens, avons à construire main dans la main.

J’étais à la fois surprise et déçue de voir qu’il y avait aussi peu de jeunes. J’espère que cela ne veut pas dire que la jeune génération se sent moins concernée, car je pense au contraire que c’est elle qui aura le plus à donner dans les prochaines années pour que l’image de l’Eglise et ce qui s’y passe changent.

 

Annick Dollfus
74 ans, retraitée
Membre d’une Equipe de Conduite Pastorale

Comment avez-vous vécu cette rencontre ?

Comme beaucoup d’entre nous, le malaise et la honte sont grands. J’avais besoin d’entendre une personne au cœur du sujet de ce grave problème pour savoir quelles étaient les actions que prévoyait l’Eglise. J’admire le courage des victimes qui ont bien voulu témoigner.

L’exposé de Ségolène Moog vous a-t-il aidé dans la réception du rapport de la CIASE?

Son témoignage en tant que déléguée pour la prévention et la lutte contre la pédophilie était clair, précis et honnête. Tous ses propos apportent les explications nécessaires pour mieux appréhender le rapport de la CIASE.

Quel message, point d’attention retenez-vous de cette réunion publique?

Je retiens que l’Eglise a la ferme résolution de faire bouger de manière extrêmement rigoureuse le traitement par l’Eglise de ces situations, de tout mettre en œuvre pour que les enfants et les personnes vulnérables soient en sécurité dans l’Eglise.

 

Cyril de Francqueville
48 ans
Père de famille

J’arrivais avec beaucoup d’appréhension sur la manière dont allait être évoqué le rapport de la CIASE. Le rapport a été présenté simplement sans polémique. Je regrette seulement les applaudissements.

Madame Moog a fait une synthèse du rapport qui permet à chacun de comprendre comment il a été mis en œuvre, les enjeux et d’aller plus loin dans l’analyse si on le souhaite, ce qui est mon cas.

Quel message, point d’attention retenez-vous de cette réunion publique ?

Je retiens cette parole de Monseigneur Le Stang:  » Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à Moi que vous l’avez fait  » et la parole forte de vérité de Madame Moog qui a clairement dit que les abus sexuels pouvaient s’apparenter à un meurtre.

J’ai travaillé 10 ans auprès d’enfants fragilisés par la vie comme Educateur Spécialisé ; je me sens particulièrement concerné par ce sujet en tant que citoyen, catholique et père de famille.

Patrick DESMEDT
67 ans
Diacre permanent 

J’ai beaucoup aimé l’intervention de Ségolaine Moog et son petit mot en préambule recommandant de faire attention au vocabulaire qui pourrait être utilisé dans les échanges pour ne pas blesser éventuellement des victimes ou des personnes connaissant des victimes parmi les participants. Je pense que cette recommandation a libéré les questions qui m’ont semblé la plupart du temps pertinentes et ont permis d’avancer dans la compréhension du rapport.

J’ai davantage pris conscience de la gravité des actes d’agression et surtout du caractère durable de leurs conséquences physiques et morales pour les victimes. Il reste beaucoup à faire pour elles car j’ai compris aussi qu’il ne faut pas tourner la page. L’Eglise « institution » me semble être encore trop mise en avant.

J’aurais souhaité que les évêques et les prêtres s’approprient un constat de Jean-Marc Sauvé dans son rapport et reprise en couverture de l’hebdomadaire LA CROIX « Nous avons été confrontés au mystère du mal »

Tant que le diable ne sera pas démasqué, il continuera d’agir. En le démasquant, il aurait été possible d’entraîner toute l’Église dans un grand combat spirituel par la prière, le jeûne de repentance par exemple. J’ai l’impression que l’on en reste au niveau « humain » et que les avancées vont être très laborieuses.

Sœur Annie-Thérèse Rosselle
Provinciale Enfant Jésus Providence ROUEN

J’ai trouvé l’exposé de Ségolaine MOOG très intéressant, fait avec mesure, discernement, justesse sans cacher la réalité mais aussi sans excès. Cela s’est fait dans le respect de chacun.

J’ai beaucoup apprécié son intervention qui fait prendre la mesure de l’ampleur de la vérité qui dépasse tout entendement, dont nous avons à prendre conscience et pour agir afin que l’Eglise devienne réellement « une maison sûre » pour TOUS, pour les enfants, les jeunes et les personnes les plus fragiles. Nous ne pouvons en rester là, il nous faut maintenant agir et ouvrir la voie sur un chemin de libération qui se fera progressivement avec les demandes de pardon, la réparation pour les victimes.

Nous avons tous notre part pour avancer sur d’autres bases. Nous avons à soutenir nos prêtres, nos évêques, nos diacres, tous ceux qui ont une responsabilité en tant que laïcs permanents dans l’Eglise…. SURTOUT soyons vigilants et attentifs aux dérives qui peuvent encore se faire jour aujourd’hui. La réalité est là pesante, lourde à porter, mais c’est ensemble qu’il nous faut avancer.

OSONS UN AVENIR OUVERT ET SÛR POUR TOUS AU SEIN DE NOTRE EGLISE !