On vous explique… Une nouvelle traduction pour le Missel Romain

Le dimanche 28 novembre, nous accueillerons la nouvelle traduction du Missel romain. Toute l’assemblée est concernée par l’accueil et la mise en œuvre des nouvelles formulations. Mais au-delà des formulations c’est surtout le dynamisme liturgique qui peut être renouvelé. Trois articles d’Isabelle Bertrand-Legros, Responsable de la Pastorale Sacramentelle et Liturgique nous aident à comprendre ces changements.

Le Missel romain et le Lectionnaire sont les livres destinés à célébrer l’Eucharistie selon les normes en vigueur dans l’Église catholique. Ils contiennent les formulaires des prières et les lectures, et sont le signe d’une liturgie reçue de l’Église.  

Le Missel romain contient les textes de prière pour la célébration de la messe, paroles du dialogue de Dieu avec son peuple dans nos assemblées dominicales. Des paroles qui sont des citations de la Bible, qui prennent leur source dans la Bible, qui sont des affirmations de la foi de l’Église. Reprises par les chrétiens depuis les premières communautés, transmises par l’Église qui est garante de leur fidélité, elles disent et nous permettent de professer notre foi. L’article 22 de Sacrosanctum Concilium, qui prévoit que la liturgie ne soit pas modifiée, le garantit. Cela s’applique particulièrement aux paroles de la messe et l’utilisation des livres liturgiques pour mettre en œuvre les rites le manifeste. Quand le prêtre déplace le missel depuis son siège de présidence jusqu’à l’autel, quand il y sélectionne la préface et la prière eucharistique, quand il le referme après la prière post communion, tout le monde comprend qu’il s’agit de textes issus d’une même source, y compris les baptisés présents qui découvrent ou redécouvrent la foi.  

Le Missel romain est le fruit de la vie liturgique de l’Église qui, dès ses commencements, a exprimé sa prière et sa foi au travers de mots, de chants, de gestes et de prières. Progressivement des textes sont apparus pour en conserver la mémoire et la richesse, mais aussi pour assurer la communion de tous les chrétiens dans le monde. La version initiale du Missel romain, selon les directives du texte sur la liturgie Sacrosanctum concilium de Vatican II, a été publiée en latin le 3 avril 1969, traduite en français à la fin de la même année. Elle a été suivie de deux autres versions en 1975 et en 2002. C’est cette dernière qui est en vigueur aujourd’hui dans l’Église catholique de rite latin.  

Comme toutes les langues vivantes, le français a évolué depuis 1970 et il est apparu nécessaire de retoucher la traduction du Missel romain qui date de cette année-là. Le long travail de traduction et de reconnaissance auprès de la Congrégation pour le Culte divin a permis l’édition de cette nouvelle traduction qui entrera en vigueur le dimanche 28 novembre prochain, premier dimanche de l’Avent. La version actuelle du Notre Père avec laquelle nous prions depuis novembre 2017 a été l’occasion de revisiter cette prière, voire de la renouveler. La nouvelle traduction du Missel romain nous offre la même opportunité pour revisiter notre participation à la célébration de la messe 

 

Les églises francophones se préparent à la réception d’une nouvelle traduction du Missel romain. Toute langue évolue avec le temps et il est apparu nécessaire de retoucher la traduction initiale réalisée en 1970.

L’instruction du Vatican Liturgiam authenticam, parue le 20 mars 2001, tout en soulignant le succès du renouveau liturgique promu par le concile Vatican II, invitait à remettre en chantier la traduction des livres liturgiques dont le Missel romain. Trois principes ont été posés par le pape François : fidélité au texte original, fidélité à la langue dans laquelle il est traduit, fidélité à l’intelligence du texte prié par les destinataires. Le saint Père demandait qu’on veille à « l’utilité et au bien des fidèles » de sorte que « soit transmis pleinement et fidèlement le sens du texte original et que les livres liturgiques traduits, même après les adaptations, reflètent toujours l’unité du rite romain ».

La tâche de traduction a été réalisée par un groupe d’experts francophones des différents pays unis dans la Commission épiscopale francophones pour les traductions liturgiques, elle a duré environ 15 ans. Cette commission est au service des conférences épiscopales qui utilisent la langue française pour la célébration de la liturgie. Elle réunit la France, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse francophone, le Canada francophone, l’Afrique du nord et Monaco.

Le travail a été fait à partir de la traduction très littérale du Missale romanum réalisée par des latinistes canadiens selon une même procédure à chaque séance de la Commission du Missel romain : le texte latin était lu, puis la traduction littérale, et ensuite la traduction française en usage. Cette dernière était alors comparée avec l’original latin : si elle en disait plus que le latin, elle a été élaguée ; si elle omettait des éléments du texte latin, ils ont été ajoutés. Deux questions étaient posées pour assurer la qualité de la traduction : Est-elle fidèle, exprime-t-elle le sens d’une manière juste ? Emploie-t-elle un vocabulaire et une syntaxe assez clairs et accessibles aux fidèles ? Ainsi tout doit être formulé dans un style simple, coulant, apte à être cantillé ou chanté, et surtout à être prié.

La nouvelle traduction n’est pas un nouveau missel, il s’agit du même Missel romain traduit dans un français actualisé mais fidèle au texte latin du Missale romanum édité en 1969. Les changements les plus apparents tiennent à l’effort constant de l’Église de faire évoluer le langage de sa prière, en ajustant les gestes et les formules, pour permettre la participation de tous.

D’après « Le missel en 12 questions », https://liturgie.catholique.fr

Une nouvelle traduction du Missel romain, quels changements ?

A partir du premier dimanche de l’Avent, nous célèbrerons l’Eucharistie avec une nouvelle traduction du Missel romain. Certaines modifications concernent les paroles prononcées par le prêtre et d’autres, celles des fidèles.

De nombreuses modifications n’entraînent pas de changements majeurs dans la compréhension. Mais certaines modifications vont apparaître comme des nouveautés qui peuvent impacter la compréhension de l’ordinaire de la messe.

L’occasion est offerte de redécouvrir des aspects de la messe qui étaient moins visibles, moins sensibles. Il est toujours bon de rappeler que la messe, du terme missa qui signifie “envoyé” est la célébration durant laquelle nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection du Christ. Elle est célébrée suivant un ordonnancement que nous recevons de la Tradition de l’Église : Rites de l’Accueil, liturgie de la Parole, offrande et consécration du pain et du vin et partage de la Communion, Envoi et Bénédiction des participants.

Le site liturgie.catholique.fr présente les nouveautés qui accentuent certains aspects de la liturgie de la messe :

· Une révision des traductions des prières, des préfaces et des dialogues rituels : compte tenu de l’évolution de la langue française, il convenait de retravailler les traductions des textes latins tout en les ajustant plus particulièrement au texte source.

· La mention de l’importance du silence pour la réception fructueuse de la Parole de Dieu : comme le rappelle la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR), le silence fait partie de l’action liturgique et offre la possibilité d’un accueil de la Parole de Dieu.

· La mention, dans le symbole de Nicée-Constantinople, du terme « consubstantiel » remplaçant le « de même nature » : Le terme ‘consubstantiel’ vient exprimer l’identité de substance entre le Père et le Fils au cœur de la vie trinitaire. Il s’agit d’un article de foi. Le symbole des apôtres n’a pas été modifié.

· Le renouvellement des formules de la préparation des dons et de la prière sur les offrandes afin de mieux manifester que Dieu est à la source de ce que nous lui offrons sous la forme du pain et du vin.

· La mention « il dit la bénédiction » dans le formulaire de la consécration vient rappeler que Dieu est source de toute bénédiction.

· L’invitation à la communion « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau » permet d’exprimer le mystère de l’Alliance avec Dieu.

Le dimanche 28 novembre, nous accueillerons la nouvelle traduction du Missel romain. Toute l’assemblée est concernée par l’accueil et la mise en œuvre des nouvelles formulations. Mais au-delà des formulations c’est surtout le dynamisme liturgique qui peut être renouvelé.