On vous explique… Le déroulement d’une ordination épiscopale.

Quelques points de repère sur l’ordination épiscopale, la signification des rites et symboles déployés lors de la liturgie

Ordination et eucharistie :
L’ordination doit être célébrée au cours d’une messe solennelle, de préférence un dimanche (jour de la résurrection), à laquelle les prêtres et les fidèles du diocèse, sont tous invités. Il est important que cette ordination ait lieu au cours de la célébration de l’Eucharistie car c’est le sacrement par lequel le Christ rassemble son peuple et le nourrit de sa vie. On dit que « l’Eucharistie fait l’Église ».

Au début de la cérémonie, le diocèse est présenté puis le futur évêque.

Au moins trois évêques :
L’évêque est à la tête de son diocèse, mais il est aussi en communion avec tous les autres évêques du monde (le collège épiscopal) unis autour du Pape. Pour marquer cette communion, il faut au moins que trois évêques soient présents pour l’ordination d’un nouvel évêque.

La liturgie de l’ordination est présidée par l’archevêque de la province ecclésiastique dont dépend le diocèse du futur évêque. L’archevêque n’est pas à proprement parler le supérieur hiérarchique des évêques de la province, mais il est chargé d’y veiller à la communion et à ce que la vie de l’Église s’y déroule paisiblement. Deux évêques l’assistent.

Accueil et demande de l’ordination :
Deux prêtres assistent le futur évêque, dont l’un demande à l’archevêque qu’on ordonne le futur évêque, pour la charge de l’épiscopat.

Lecture de la bulle papale :
On ne peut, dans l’Église catholique, devenir évêque sans avoir été nommé par le successeur de l’apôtre Pierre : le Pape. Après la présentation du diocèse et du futur évêque, l’archevêque demande qu’on lise la lettre apostolique du Pape, nommant le futur évêque. Puis l’assemblée rend grâce en chantant le Gloire à Dieu.

L’engagement :
Avant d’être ordonné, le futur évêque prend devant toute l’assemblée les engagements au bon exercice de sa mission au nom du Christ. Il promet :
de servir le peuple de Dieu et d’annoncer l’Évangile du Christ
 de garder la pureté et l’intégralité du dépôt de la foi selon la tradition reçue des apôtres
 de construire le corps du Christ qui est l’Église
 d’obéir fidèlement au successeur de Pierre
 de prendre soin du peuple qui lui est confié et de le diriger sur le chemin du salut, avec les prêtres, les diacres et les collaborateurs de son ministère
 d’accueillir au nom du Seigneur, les pauvres, les étrangers et tous ceux qui sont dans le besoin
 de partir à la recherche de ceux qui s’égarent
 d’intercéder sans relâche auprès de Dieu pour le peuple
 de remplir de façon irréprochable la fonction de grand prêtre et de pasteur.

Prostration et litanie des saints :
L’ordinand s’allonge sur le sol alors que l’assemblée chante la litanie des saints. Ce rite signifie l’abandon à Dieu en imitant Jésus-Christ, mort et ressuscité et la confiance dans la communion des saints.

Imposition des mains et prière d’ordination :
C’est le rite essentiel de l’ordination : l’archevêque impose les mains sur la tête du futur évêque, et à sa suite, tous les évêques présents. Cela fait, l’archevêque proclame la longue prière d’ordination qui redit le sens de l’épiscopat et demande à Dieu la grâce pour celui qui la reçoit. C’est par ce rite (imposition des mains et prière d’ordination) qui fait l’ordination, qu’est transmise la charge que Jésus a confiée aux Apôtres. C’est le geste le plus ancien dans l’Église. Déjà saint Paul pratiquait ainsi, comme il le rappelle dans sa lettre à Timothée : « Ne néglige pas le don de la grâce en toi, qui t’a été donné au moyen d’une parole prophétique, quand le collège des Anciens a imposé les mains sur toi. » (1 Tm 4, 14)

Pendant le temps de la prière d’ordination, on tient ouvert au-dessus de la tête de celui qui est ordonné l’évangéliaire : c’est soumis à la Parole de Dieu que l’Église accomplit sa mission et que le futur évêque devra exercer son ministère d’évêque.

L’onction :
L’archevêque répand ensuite sur la tête de l’ordonné le Saint Chrême consacré lors de la messe chrismale. Cette onction signifie que l’Esprit Saint le pénètre de sa grâce pour sa nouvelle mission. L’onction marque la configuration au Christ puisque le mot Christ, en grec, signifie celui qui a reçu une onction.

Remise des insignes :
On remet au nouvel évêque des objets caractéristiques de sa mission :
L’évangéliaire qu’il aura la charge d’annoncer
 Un anneau qu’il portera en signe de sa fidélité à l’Église
 La mitre : invitation à mener une vie sainte à la tête de la communauté
 La crosse appelée aussi bâton pastoral : signe de la charge pastorale de l’évêque qui prend soin du peuple de Dieu et le dirige sur le chemin du salut comme un berger prend soin et guide son troupeau.

Le nouvel évêque s’assoit sur la cathèdre :
La cathèdre est le siège de l’évêque. Elle est le symbole de sa mission apostolique. En s’asseyant sur la cathèdre, le nouvel évêque est installé officiellement dans sa cathédrale. Le mot cathèdre a donné son nom à la cathédrale, église mère de toutes les églises du diocèse, celle où l’évêque a son siège.

Le baiser de paix :
Le nouvel évêque échange un baiser de paix avec les évêques présents : ce geste marque l’accueil du nouvel évêque dans le corps épiscopal.

Liturgie eucharistique :
La liturgie eucharistique qui suit est celle de toute messe présidée par l’évêque. À l’offertoire, le pain et le vin sont apportés par des personnes représentant la diversité des paroisses et du diocèse.

La rencontre de son peuple :
À la fin de la célébration eucharistique, le nouvel évêque va à la rencontre de son peuple qu’il bénit.

Source: Cybercuré/ CEF