Lettre Info Solidarité #9

Rencontre avec Michel, Carole et Myriam qui répondent à nos questions:

Pouvez-vous décrire ce que vous avez-ressenti pendant ce temps de confinement?

Quel est l’objet qui vous a été le plus utile; qui vous a accompagné pendant toute cette période (et pourquoi) ?

Qu’avez-vous découvert pendant ce confinement et qu’aimeriez-vous continuer à mettre en oeuvre ?

Durant ce confinement, c’est l’ordinateur qui m’a été le plus utile pour maintenir les relations avec les enfants, pour partager des célébrations ou des méditations, pour rester en contact avec le CCFD. Durant cette période, j’ai ressenti  le bonheur de passer ou recevoir un coup de fil (je suis d’ordinaire peu téléphone), l’importance de converser quelques instants avec des personnes âgées, isolées ou fragiles psychologiquement.

J’aimerai que continue la créativité de certaines paroisses (comme à  Flixecourt ou à  Abbeville) pour soutenir les personnes de leur territoire avec convivialité et même humour et sans aigreur ou volonté de culpabiliser.

Je crois que je continuerai à pratiquer les visioconférences, le fait de privilégier les commerces de proximité.

Michel Drevelle Président du CCFD de la Somme.

Ce temps de confinement, une période inédite !

Du jamais vu, jamais vécu, avec un sentiment de frustration de ne plus être sur le terrain, d’inquiétude de pouvoir transmettre une maladie mortelle et de ne plus être totalement libre…

Depuis le 17 mars, la mission principale de la Pastorale des migrants est de mettre en  lien,  de faire du lien, de rester en lien, de garder le lien  et de favoriser le lien… Tout ça grâce à mon smartphone et parce que j’ai toujours partagé mon numéro et qu’on peut facilement le trouver dans de nombreux lieux de la Diaconie ! Je n’ai pas encore calculé le temps passé en compagnie de ce téléphone, je pense que je ne veux pas vraiment le savoir, mais ça va être impressionnant !!

Ce que j’ai découvert durant cette période c’est une autre façon d’être présente aux  différentes rencontres,  par la visioconférence, la plateforme  téléphonique…et j’ai trouvé que ce n’était pas si mal… Pour éviter mon confinement intérieur et me permettre de rester présente, à l’écoute et  disponible. La prière personnelle mais aussi les chaines de prières pour et avec les uns et les autres ; la lecture chaque jour de la Parole et le partage ont été essentiels et nous continuerons.

Carole Poiret. responsable Pastorale des Migrants

 

Première impression, une vacuité du temps qui s’étire, vite remplacée par le sentiment de la densité de chaque instant.

L’objet qui m’a été le plus utile c’est le livre de Dominique Collin : l’évangile inouï avec ces deux phrases qui continuent de m’habiter :
– Aimer l’autre c’est lui « offrir le présent d’une présence. »
– Vivre la « grâce de l’instant » 

Sœur Wandrille
(en mission sur le projet de présence auprès des personnes de la rue à Saint Honoré)

 

« Je vis toute seule dans un appartement. Ce n’était pas drôle de rester enfermés. On avait peur d’attraper la maladie et de mourir.

Ça m’a manqué de ne pas pouvoir sortir. Les attestations c’était long et compliqué.

J’ai beaucoup téléphoné pour avoir des nouvelles des autres, aussi pour réconforter.
Des personnes ( pas beaucoup) m’ont aussi appelée, cela me faisait du bien, de la lumière. Cela m’aidait à rester chez moi. Tout était long.

J’ai prié pour les malades et pour que les docteurs trouvent les médicaments pour soigner.

Le soir sur les balcons dans ma résidence, un monsieur jouait du clairon, on chantait, on faisait de la gym, on applaudissait les soignants. On a fait connaissance, on se disait bonjour. ça a fait du lien !

Je suis contente maintenant de pouvoir sortir et très contente quand on vient se promener avec moi.      

Myriam

Bientôt nos communautés vont se retrouver… Pour que chacun (et pas seulement les plus engagés) puissent relire l’expérience du confinement, pour refaire l’unité de la communauté nous vous proposons un outil simple emprunté à la diaconie du Var.

Chacun (petits et grands, seul ou en famille, en groupe de caté, en ECP, par clocher….)  peut être invité à remplir cette feuille. Vous les collectez et vous les affichez dans l’église ou dans un lieu de passage de votre choix.